Le match de l’année

Pour commencer le Carême cette année, je veux dire la sainte quarantaine, le Seigneur nous offre une petite mise à l’écart. Je vous rassure à son époque nul question de coronavirus qui l’obligerai à partir à l’écart, à porter un masque et à voir la panique sur les marchés finacier de palestine. Mais dans cette quarantaine au désert Jésus veut nous aider à lutter contre un virus bien plus féroce, bien plus coriace, dont aucun masque antiprojection ou aucune solution hydroalcoolique pourra vous protéger. J’ai nommé le péché. Et pour cela il entre sur le terrain mais de ce match là aucun site de paris sportif n’en a fait l’écho. C’était pour LE match du WE : Jésus contre le démon, à domicile dans le désert. 

C’était une belle affiche de cette journée de championnat: 1er dimanche du carême, Jésus contre Satan, c’est un évènement récurrent chaque année on a le même affrontement et chaque année le démon il croit qu’il a une chance, c’est là qu’on voit qu’il est pas fut fut le démon. Grosse cote que de parier sur le démon, là c’est pas du 7.75 contre un, là c’est du 666 contre 1, ça fait rêver non ? Vous misez un euros et si le démon gagne son combat contre Jésus vous touchez non pas trente deniers mais 666 deniers, pas mal non ? Et le démon il y croit (enfin c’est une manière de parler de dire que le démon y croit, le démon il ne croit qu’en lui et de fait il va être très déçu, il est complètement aveugle). Oui parce que si j’ai un conseil à vous donner (conseil de bookmaker), c’est de pas parier sur le démon, même s’il a une grosse cote. Pourquoi ? Parce que le démon il a perdu, il a déjà perdu, il le sait peut-être pas, mais il est mort, il va se faire écraser par Jésus-Christ, il n’a jamais eu aucune chance dans ce combat. Alors il attend Jésus avec ses petits doigts fourchus en sautillant de partout, autour de lui, comme un vulgaire roquet qui tente de lui mordiller les mollets et Jésus s’avance souverain, royal, paisible, sur de sa victoire. 

Le Christ éprouve notre condition jusqu’à la tentation 

Car il faut bien l’avouer ce qui est étonnant dans cette page d’Evangile  c’est que Jésus soit tenté. Plus encore qu’il aille au désert pour être tenté. Qui d’entre nous, à moins d’être un peu masochiste irait se fourrer dans la gueule du loup, serein en plus ? Voilà la délicatesse de l’amour de Dieu pour nous. Jésus a tellement pris notre condition d’homme, qu’il a accepté de la vivre jusqu’au bout. Pas seulement en supportant la souffrance et la mort. Mais aussi en supportant la tentation. Pourquoi cela ? pour que jamais plus dans la tentation nous ne soyons seul. Pour que jamais plus le démon ne puisse avoir dans nos vies le dernier mot. Pour que jamais plus la puissance du diable ne puisse l’emporter. Jésus va au desert aussi pour nous enseigner, pour nous montrer la conduite à tenir. Pour nous expliquer comment gagner le match et faire mentir les bookmakers.  

La tentation n’est pas un péché

Mais au fait, qu’est-ce que la tentation ? On en parle chaque fois que nous disons le Notre-Père… mais on a souvent du mal avec cela. La tentation ce n’est pas péché. Parfois des gens se confessent « j’ai été tenté de … » mais c’est pas un péché chers amis d’être tenté… si cela reste au plan de la tentation. Si l’on prend une comparaison médical, les médecins me pardonnerons : rencontrer un malade ne veut pas dire tomber malade pour autant. La tentation c’est ce moment précis où le démon me suggère quelque chose. Elle se déroule en plusieurs temps : d’abord l’idée vient : « tiens ce gâteau à l’air bon », puis la tentation : « tu pourrais le manger tout seul »  la conscience se réveille « mais non c’est celui de l’anniversaire de ton petit frère » et le malin insiste : « enfin rien qu’une petite part c’est pas grave » « et puis personne n’en saura rien ». Car le malin quand il tente, il fausse la donne, c’est le prince du mensonge. Le démon est très fort de ce coté là : il ne nous fait pas peur. Avant de tomber dans le péché il en diminue toujours l’importance. « Vas y fais le, rien qu’un fois, personne n’en saura rien, c’est rien du tout ».

Mais attention dans la tentation ce n’est pas le démon qui fait tout … « Mon Père, j’ai encore triché en classe mais parce que c’est vraiment le Démon qui était là, vous le savez très bien, je ne pouvais que tomber » Non ! Pourquoi ? Je peux te l’expliquer, c’est très rationnel, tu n’as rien foutu la veille au soir. Donc devant ta copie tu avais deux solutions : soit le zéro, soit tu triches. Comme le zéro ce n’est pas top, tu as triché. Ca c’est l’explication rationnelle au péché. En fait, c’est très important on garde notre liberté dans la tentation. Et Dieu s’il ne veut pas tenter, il permet la tentation mais immédiatement, à la moindre tentation, il donne les grâces nécessaires pour la surmonter. On est pas obligé de se planter à chaque fois sur tel ou tel truc. A un moment on peut être victorieux, on peut dire non. Et le Seigneur nous donne tout pour cela. Le Seigneur est parti au désert pour cela et jamais il ne me laisse seul devant la tentation. 

Alors comment être sûr de gagner le match ? 

Alors comment être sûr de gagner le match,  regardez comment Jésus se débrouille pendant le match du jour : il commence par démasquer le mensonge. Par remettre les choses à leur juste place. Il utilise son intelligence : j’ai choisis d’aller au désert, et ce pain qu’il me donne n’est qu’une illusion de vie. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. ».

C’est important car souvent nous cédons à la tentation par étape, en oubliant ce que nous voulons vivre en profondeur. L’idée de départ… tiens la gâteau à l’air bon et j’ai faim, ce n’est pas encore la tentation. Elle vient quand le démon me suggère de le manger pour moi seul. Et je commence à y céder dès que je m’imagine le plaisir que j’aurai à manger ce gâteau. Si je commence à me complaire dans cette idée là… je suis sur une pente très glissante, d’une certaine manière j’ai déjà cédé à la tentation à ce moment. 

Je vais vous livre une maxime spirituelle très utile et très vraie qui vous aidera à ce moment là : le salut est dans la fuite. Le meilleur moyen de lutter contre la tentation c’est de fuir. Oui chers amis : la fuite dans le combat spirituel c’est souvent la meilleur arme. Si je sais qu’en parlant avec telle personne je ne vais dire que des méchancetés… mieux vaut il peut être se taire ? Si je vois qu’en restant à tel endroit ou dans tel circonstance je sombre à coup sûr.. il me faut fuir cette occasion et faire autre chose à la place. Voilà la sagesse de tous les maitres spirituels depuis des siècles : le salut est dans la fuite ! 

Ensuite dans les déserts de nos vies, face au démon, il ne faut pas partir seul. C’est trop dangereux ! Il nous faut partir armer de la force de l’Esprit Saint. Jésus au désert est « poussé par l’Esprit Saint ». A notre tour partons avec les armes du Christ : la prière et les sacrements. Si nous sommes plein du Christ le démon à beaucoup moins de force sur nous. La prière nous rempli du Christ. La confession fait le ménage pour davantage nous remplir de Dieu. D’ailleurs repérez bien que lorsque notre dernière confession date d’il y a un peu longtemps, nous sommes bien plus vulnérable à la tentation. Alors pendant ce temps de Carême qu’allons nous vivre pour être au désert … avec Jésus et donc fort contre le malin ? 

Chers frères et sœurs, chaque fois que vous aurez un combat à mener pendant ce carême souvenez qu’il est déjà gagné, il a été gagné une fois pour toute par Jésus Christ, la victoire est acquise, notre chef l’a remportée mais il vous reste deux choses à faire: choisir le bon étendard, celui du Christ victorieux, et vous battre.