Devoir de vacances

Nous voici au cœur de l’été, entre le 14 juillet et le 15 août les grandes métropoles se vident au profil des stations balnéaires… en France cette année… coronavirus oblige. La chaleur ne nous accable pas encore trop et les journaux télé n’ont plus grand chose à raconter. 

Les masques à part, c’est un été ordinaire : tubes de l’été, lecture d’été, projets d’été et plages dorées…  Debut juillet on se dit « ah cet été je vais lire, cet été je vais prier, j’aurai enfin de le temps de faire telle chose… ». Et quand vient le mois de septembre, un petit coup d’œil dans le rétroviseur nous nous aperçecons qu’il ne s’est pas passé grand chose de différent pendant l’été. 

Le problème, frères et sœurs, c’est qu’en été – et en tout temps d’ailleurs – nous nous trouvons devant des choix. Et quoique l’on défende bec et ongles notre sacro-sainte liberté, nous aimerions parfois – et même souvent! – que l’on choisisse à notre place. Cet été, il y en a bien des choix à faire: mer ou montagne, Pédalo ou Monaco (ça, c’est pour le glamour), Brigitte ou Pitt, Posdam ou Amsterdam (que ceux qui ont fait le choix de la seconde destination se rappellent qu’il est bon de se confesser régulièrement). On n’a vraiment pas des vies faciles… D’autant que le Seigneur, aujourd’hui, vient nous proposer un nouveau choix: bon grain ou ivraie?

La tentation est grande, frères et sœurs, de remettre à demain les choix que nous devons faire aujourd’hui. De laisser au lendemain – ce qu’on laissera finalement pour la rentrée. Mais c’est l’été. Et parmi tous les éléments constitutifs de l’été que j’ai nommés, qu’il s’agisse de constantes – ou de choix, il y en a un que j’ai sciemment oublié – pour le garder pour la fin, comme les petites lettres en bas de page d’un contrat que l’on n’a pas bien lues et qui finalement nous disent à quelle sauce on va être mangés. Un été ne serait pas un vrai été sans devoirs de vacances. Mais si, rappelez-vous, ces délicieux livrets que nos parents nous achetaient, que nous commencions dans l’euphorie des premiers jours («oui, je les finirai» – tu parles! – «non, je ne regarderai pas les corrections» – mais bien sûr! ) Devoirs de vacances que nous ne finissions jamais!

Alors que la moisson se termine dans les champs, que nos agriculteurs on récolté, on l’espère du bon grain, l’été nous offre donc un devoir de vacances… sans surveillance ni correction avec avec une question… Bon grain ou ivraie ?  3 étapes pour avancer dans ce devoir :  1. Prendre conscience 2. Compter sur Dieu 3. Décider.

Prendre conscience

En fait notre vie est rarement aussi tranché que cela. Je me souviens d’une famille dans laquelle j’allait diner il y a quelque temps et dont les parents avaient enfin regardé un morceau de la série célèbre « Casa del Papel » avec leurs grands ados. Les parents s’étaient étonnés que les jeunes se prennent d’affection pour les braqueurs de banques. Ceux qui ont vu cette série savent qu’elle est toute entière faite pour que l’on soit du coté des braqueurs bien sûr. Parce qu’en réalité chers amis, en chacun de nous il y a du bon grain et de l’ivraie. Il y a des choses belles et des choses moins belles. Badem Powell aimaient à dire qu’en chaque personne il y a au moins 5% de de bon et que l’enjeux pour l’éducateur était qu’il arrive à avoir 95 % de bon… sacré défi ! Et bien dans notre vie c’est pareil.

Pour répondre à cette question : bon grains ou ivraie. Il faut d’abord remarquer que notre cœur est partagé. Que notre vie n’est pas uniforme.  Cela me fait rire parfois dans des discussions quand des gens me disent : « mon père, la confession s’est désuet et puis de toute façon je n’ai rien à y dire… » c’est sans compter sur le fait que notre vie est remplie d’ivraie. Quelques exemples : c’est cette tante germaine que j’ai du mal a aimer et avec qui je suis désagréable, c’est cette veille habitude de commerage et de médisance, se sont toutes ces fois où je m’interesse d’abord à mon ventre ou à mon plaisir qu’aux autres. Finalement toutes ces choses qui blessent notre cœur. 

Jésus ne nous condamne pas pour cela… Jésus nous dit d’abord : prends conscience dans ta vie que ton cœur est partagé, divisé. Que régulièment ce n’est pas Dieu qui inspire mes actes mais le démon, le malin le satan… appelez le comme vous voulez. 

Compter sur Dieu pour faire grandir le bon grain

C’est étonnant de voir la puissance de Dieu. Faire d’une graine de moutarde, un grand Arbre. Alors n’allez pas croire que le Seigneur veuille reprendre la main sur le pépinière de la région et se prendre d’abord pour un arboriculteur. Mais dans cette image là il veut d’abord nous dire : moi Dieu, ton Seigneur et ton roi, je suis capable de faire grandir dans la vie la semence du Royaume des cieux. 

Vous savez dans la vie des saints, des plus grands et des plus connus comme des plus modestes, au départ il y avait juste une petite grainde : la grâce de Dieu reçu au baptême. Leur qualité :ils ont su compter sur Dieu pour développer en eux ce qu’il y avait de meilleur.

La foi consiste précisément à croire que Dieu est capable, avec ma collaboration de faire de ma vie une vie grande et belle, lumineuse et rayonnante ! 

Voilà en fait un beau devoir de vacances : compter sur Dieu pour faire grandir dans vos vies ce qu’il y a de meilleur, de plus grand de plus beau. Développer ce qui est bon en vous ! Vous avez le goût de la prière contemplative… contemplez pour le monde ! Vous avez le goût du service des autres… servez les plus pauvres dans la joie ! Vous avez le goût de l’éducation… éduquez les autres. Vous avez le goût du sport ? Aidez les autres à être mieux dans leur corps. Toutes nos qualités, tous nos talents sont des graines de moutarde que Dieu a mis dans nos cœurs et dans nos âmes… pour nous faire grandir ! 

Décider

Comptez sur Dieu pour qu’il vous aide à les développer… et pour cela demandez lui la grâce dans la prière :  « Seigneur aide moi à donner le meilleur de moi même aux autres ». C’est une grande conviction que j’ai dans la vie spirituelle il faut parfois prendre plus de temps à développer nos qualités, nos talents, qu’à combattre nos péchés. Plus vous comptez sur Dieu, plus vous développez les grâces spirituelles qu’il a mise en vos cœur. 

Ainsi donc pendant l’été… quelle qualités spirituelle allez vous développer ? le service des autres ? la prière ? le don de vous même ? quel bon grain allez vous faire grandir ? 

C’est cela le véritable devoir d’été : choisir, décider, se mettre en action… et parfois pour faire grandir le bon grain il faut quand même couper un peu l’ivraie, ce qui n’est pas beau dans nos vies… Alors frères et sœurs… cet été ? bon grain ou ivraie ? Qu’allez vous décider avec la grâce de Dieu… vous avez 1 mois pour rendre vos copies ! Amen