D’où le secours me viendra-t-il ?

Quelque soit notre âge et la situation de notre vie, nous avons déjà vécu ces moments de détresse ou d’angoisse, où malgré notre prière nous sommes plongés dans le désarrois. Où nous nous demandons : pourquoi Seigneur ? Où nous nous demandons en vérité avec le psalmiste : « d’où le secours me viendra-t-il » ? 

En réalité nous ne sommes pas les premiers dans l’histoire sainte à devoir combattre, à devoir tenir dans l’adversité, malgré la fatigue et les contradictions. 

Cette situation-là, c’est la situation de Moïse et de Josué qui mènent un combat rude dans la plaine. Je ne sais pas si celui-ci valait ceux mis en scène par Tolkien dans ces sagas fantastiques, mais en tout cas, un vrai combat, contre un véritable adversaire : Amaleq. En fait, derrière Amaleq se cache un adversaire plus grand : le satan, le malin, le démon, appelez-le comme vous voulez ! Fort heureusement, ce combat n’est pas d’abord celui d’Israël : c’est le combat du Seigneur. «C’est le Seigneur votre Dieu qui combat pour vous», assure Moïse (Dt 3, 22), et c’est pourquoi la victoire est d’ores et déjà certaine. Du moins tant qu’Israël reste en communion avec «le Puissant de Jacob» (Is 49, 26), avec Celui qui est sa vraie force. Voilà pourquoi Moïse, malgré toute sa fatigue, ne baisse pas les bras et, comme la veuve de l’Évangile, «prie sans cesse sans jamais se décourager» (Lc 18, 1). Et Amaleq a cédé. 

Les lectures d’aujourd’hui sont toutes entières un encouragement, qui nous est donné, à nous qui sommes parfois au milieu de l’abîme, perdus, où Dieu semble loin. « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager »… voilà bien la clef. Au milieu des tribulations de ce monde, un homme est là qui comme Moïse, étend les bras en haut de la colline. Cet homme, c’est Jésus en croix, Jésus sur la montagne du Golgotha. Du haut de la croix, il nous enserre pour nous redire « je suis avec toi tous les jours ». «J’intercède pour toi » « je te porte de là-haut ». «tu ne seras jamais seul ». Du haut de la croix, il étend les bras, pour que nous ne nous découragions pas, pour que nous puisions dans son amour la force de continuer à avancer. Du haut de la croix, il étend les bras, car du haut de la croix, il est vainqueur. 

D’où le secours me viendra-t-il ? Le secours me viendra du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre ! Chers amis, comme j’aimerais que nous soyons tous convaincus de cette phrase, vous comme moi. Que nous osions vraiment faire confiance au Seigneur, qui tient tout chose dans sa main !

Car depuis qu’il est ressuscité, pensez-vous vraiment que Jésus se tourne les pouces et joue au Rami ou au Sudoku toute la journée, en nous regardant souffrir sur la terre ? Non. Depuis qu’il a été glorifié, le Christ continue d’intercéder pour l’Eglise. Plus encore, tel l’avocat, le défenseur, il intercède et plaide la cause de son client : il est debout, libre et vainqueur. C’est cette prière continuelle de Jésus, qui tient l’Eglise depuis 2000 ans contre vents et marées. C’est elle qui enveloppe chacune de nos vies et les garde dans la fidélité: «Pierre, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas»

C’est la promesse de cette victoire qui a tenue vivante le cardinal Van Tuan, alors évêque en Asie, et enfermé pendant 20 ans injustement dans les geôles communistes.

Chères Jade et Opale, qui allez être baptisés dans quelques minutes, vous avez choisi de compter sur Jésus. Par le baptême, vous dites au monde : «Le secours nous viendra du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre ». Par le baptême, vous voulez que Jésus devienne « votre gardien, votre ombrage ». Dans quelques minutes, vous allez devenir enfant de Dieu, c’est-à-dire que tout au long de votre vie, et jusqu’en l’éternité, le Seigneur sera à vos côtés, présent, comme un gardien. Il tiendra pour vous le bâton de l’intercession. 

Que la confiance que vous mettez aujourd’hui dans le nom de Jésus nous aide tous, autant que nous sommes, « vieux baptisés », à faire confiance au Seigneur qui intercède pour nous. Et à ne pas avoir peur de lui demander, en particulier au milieu des épreuves et des combats, la force de tenir, la force de combattre, la force de triompher de tout mal et de toute épreuve. « Je lève les yeux vers les montagnes : d’où le secours me viendra-t-il ? Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. »