Fortnite, for ever ? (Pâques au lycée)

Il y a quelques jours j’ai installé Fortnite sur mon téléphone. Pour ceux qui ne connaissent pas , c’est le jeu du moment. Tu es parachuté sur une carte virtuelle, et tu dois être le dernier des survivants parmi 100 concurrents. C’est une sorte de Hunger-Games en ligne. Je ne suis pas encore un expert qui enchaine les Victoires royales comme certains d’entre vous mais j’ai constasté une chose. L’objectif dans FortNite, c’est donc d’être le dernier des survivants. Parce que dans notre vie, s’il est tout de même un truc bien ennuyeux … c’est la mort. Dans Fortnite, quand tu meurs, te voilà « hors-jeu »… tu n’as plus qu’à revenir au salon pour espérer recommencer une nouvelle partie.

Quand on parle de résurrection, et Pâques c’est la fête de la résurrection du Christ, on se dit qu’on aimerait donc bien avoir une petite potion de résurrection pour avoir une nouvelle chance dans la vie et éviter le Game-over de la mort. Est-ce pour autant cela le sens de Pâques ?

Est-ce que Jésus est une sorte de super héros de Fortnite sur qui les coups n’ont aucun pouvoir ? Certainement pas. En célébrant Pâques on ne célébre pas un héros tout puissant, mais un Dieu qui se fait homme et qui meurt sur la croix. La messe d’aujourd’hui n’est pas déconnectéede ce que nous avons vécu la semaine dernière. La résurrection, c’est l’événement fondateur de la Foi chrétienne, car le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est vraiment mort un jour du temps. La croix n’était pas un mythe ou du théâtre. Et l’expérience des disciples d’Emmaüs, dans l’évangile que nous avons entendu nous le montre, les apôtres l’ont vu vivant, ressuscité. Ils ont mangé et bu avec lui.

Nous la savons notre vie ne ressemble pas à un jeu vidéo et les proches que nous avons perdus ne reviennent pas partager notre déjeuner du dimanche. Pourtant, depuis ce jour où les apôtres et les disciples ont trouvé le tombeau vide quelque chose a changé profondément. La seule perceptive de notre vie n’est plus simplement le mur de la mort. Si Jésus qui est vraiment un homme a traversé les rivages de la mort par la puissance de Dieu, c’est surtout pour nous entraîner, nous autres hommes et femmes qui croyons en lui à sa suite dans la vie. Si la résurrection à laquelle la fête de Pâques nous invite était juste le recommencement de la même vie… je ne suis pas sûr de vouloir la vivre. Imaginez-vous être aumônier du lycée toute ma vie en boucle ? Passer mon éternité à donner des cours de culture religieuse en 2nd… bien sûr je plaisante. Imaginez plutôt le meilleur moment de votre vie, le moment le plus intense, le plus profond. Et bien tout cela n’est rien à côté de ce que l’on vivra avec le Christ ressuscité. La vie éternelle à laquelle la résurrection nous invite c’est surtout une vie plus profonde, une vie plus intense, une vie plus vraie.

La bonne nouvelle de la résurrection du Christ c’est que Jésus ne ressuscite pas pour lui même mais pour nous donner la vie. Par sa mort sur la croix Jésus veut nous délivrer du cycle infernal de la mort intérieure et  de la mort corporelle. Car la résurrection de Jésus nous invite à entrer dans le cycle de la vie. Mais tu vois, pas seulement la vie qui dure le temps d’une partie de jeu vidéo (20 s si tu es mauvais 30 min si tu es très fort). La vie qui comble vraiment les désirs de ton cœur. Cette vie là, cette vie où tu n’es pas déçue par l’amour d’un garçon, où ton cœur est rempli profondément, c’est la vie avec le Christ ressuscité.

Regarde l’Evangile d’aujourd’hui : les disciples d’Emmaüs le reconnaissent  eux-mêmes : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant lorsqu’il nous parlait en chemin ». Ce qui a comblé les disciples c’était d’ouvrir leur cœur à la présence du Christ, même si au départ il ne l’ont pas reconnu. Ils ont goûté ensuite à une vie nouvelle, à une vie belle et grande.

Alors oui chers amis, nous sommes appelés à une victoire Royale, la victoire de la Foi : non pas en éliminant tout nos adversaires mais plutôt en goûtant à la vie que le Christ, Seigneur de la vie, nous donne dans cette eucharistie. Chaque fois que je lis ou que j’écoute la Parole de Dieu : je reçois quelque chose de la vie du Ressuscité, à chaque fois que je communie à la messe, je reçois quelque chose de la vie du Ressuscité.

Je le crois profondément et j’ai donné ma vie pour cela, « celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien – absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non! Dans cette amitié seulement s’ouvrent tout grand les portes de la vie.  Dans cette amitié seulement, nous faisons l’expérience de ce qui est beau et de ce qui libère. » alors, comme les disciples de l’Evangile : « ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ et vous trouverez la vraie vie ».