Que se passe-t-il réellement ? [Fête Dieu]
Il y a quelques années je me souviens avoir vu le film Inception. Un film de science fiction qui mélange espionnage industriel, subconscient et rêve imbriqué. Et je dois vous avouer une chose, le film est un peu complexe et à le regarder distraitement je n’avais pas tout compris. Je crois qu’il faut avouer que pour nous chrétien, c’est parfois le cas avec l’Eucharistie. En ce jour de la sollenité du Corps et du Sang du Seigneur il nous faut nous poser la question : « que se passe-t-il réellement » à la messe » ? Serai-ce simplement une rève comme dans les films ? Ou bien une réalité plus profonde qu’il nous faut apprendre à saisir. J’aimerai avec vous réfléchir à partir de trois mois : présence, nourriture, don !
Le ciel sur le terre ou la présence de Dieu
Comme un enfant qui apprend à nager appuyons nous sur ce que nous connaissons pour avancer.
Et ce que nous connaissons ce sont les paroles du Christ que nous venons d’entendre dans l’Evangile : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». Il est donc question dans l’Eucharistie, dans le corps et le sang du Seigneur de rien d’autre que de la vie éternelle. Nous venons à la messe parfois un peu distraitement ou par habitude, nous venons à la messe en nous disons qu’on va passer un bon moment spirituel. Mais la messe c’est d’abord le Ciel sur la Terre. Au moment précis de la consécration nous sommes plongés au cœur du Mystère de la foi comme nous le chantons à chaque messe : « Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta ressurection nous attendons ta venue ». La prière Eucharistique numéro 1, que la tradition a appelé « Canon Romain » nous rappelle ce lien entre ce qui se joue à la messe et ce qui se joue au ciel : « qu’elle soit porté par ton ange en présence de ta gloire sur ton autel celeste, afin qu’en recevant ici par notre communion à l’autel, le corps et le sang de ton Fils nous soyons comblé de ta grâce et de tes bénédictions ».
La messe c’est le ciel … mais le ciel qui se rend accessible. Ici à la messe Jésus est réellement présent. Jésus est là dans sa plénitude. Nous y croyons parfois sans y croire. En sommes nous vraiment convaincu frères et sœurs que ce petit bout de pain consacré que nous recevons c’est Jésus lui même, dans son corps et son âme dans sa divinité et son humanité.
La réalité du Corps et du Sang du Seigneur à laquelle nous communion c’est précisement ce point de jonction entre Dieu et les hommes. Jésus se fait tellement humble, tellement petit qu’il se cache dans les apparences du pain et du vin… qu’il devient juste un petit bout de pain ridicule… pour que nous soyons capable d’être en contact en présence avec lui.
Alors c’est la première chose à retenir ce dimanche : l’Eucharistie c’est le ciel sur la terre, c’est la douce et humble présence de Dieu à nos coté… à notre porté !
Une nourriture de vie éternelle ou la force de Dieu
L’Eucharistie est pour le chrétien une véritable nourriture. Le confinement a pu nous faire ressentir ce manque. Parce que Youtube n’est qu’un maigre paliatif et nourri mal notre désir d’union avec Dieu. Le Cardinal Van Thun, alors qu’il était encore evêque au Vietnam, interné dans des camps et des prisons communistes tenait véritablement par l’Eucharistie. Et il aidait les autres à tenir. Il raconte dans ses mémoires : « Quand j’ai été arrêté, j’ai dû m’en aller tout de suite, les mains vides. Le lendemain, on me permit d’écrire pour demander les choses les plus nécessaires, vêtements, dentifrice … J’ai écrit à mon destinataire: «S’il vous plaît, pouvez-vous m’envoyer un peu de vin, comme médicament contre les maux d’estomac?» Les fidèles comprennent ce que cela veut dire et ils m’envoient une petite bouteille de vin pour la messe, avec l’étiquette: «médicament contre les maux d’estomac» et des hosties dans un flacon étanche. La police me demande: «Vous souffrez de l’estomac?» «Oui.» «Voilà un peu de médicaments pour vous.» Je ne pourrai jamais exprimer ma grande joie: chaque jour, avec trois gouttes de vin et une goutte d’eau dans le creux de la main, je célèbre ma messe. ». Frères et sœurs avons-nous la même joie ? La même faim ?
Le prélat enfermé poursuit, toujours dans ses mémoires : « Chaque semaine, a lieu une session d’endoctrinement à laquelle tout le camp doit prendre part. Au moment de la pause, avec mes compagnons catholiques, nous en profitons pour passer un petit paquet à chacun des quatre autres groupes de prisonniers: ils savent tous que Jésus est au milieu d’eux, Lui qui guérit toute souffrance physique et mentale. La nuit, les prisonniers font à tour de rôle l’adoration; Jésus-Hostie nous aide, par sa présence silencieuse, de façon extraordinaire. Beaucoup de chrétiens retrouvent ces jours-là la ferveur de la foi; même des bouddhistes et des non-chrétiens se convertissent. La force de l’amour de Jésus est irrésistible. L’obscurité de la prison devient lumière, le grain germe sous la terre pendant la tempête. » Voilà la force de l’Eucharistie ! La nourriture véritable. Pourquoi est-elle si indispensable ? tout simplement parce que nous sommes faibles et petits, médiocre même. Que dans Eucharistie nous ne savons pas vivre la vertu. Sans recevoir la force du Christ. Par la force de l’Eucharistie François-Xavier Van Thuan a tenu 13 ans enfermé en prison.
Nous avons eu soif de Jésus pendant le confinement, mais prenons nous à présent les moyens de recevoir notre nourriture véritable ? Savez-vous saisir ces occasions messes de semaines possibles ? ces communions que nous pourrions faire… et que nous ne faisons pas ?
L’Ecole du don ou le véritable sens du mot aimer
Le troisième mot clef en ce dimanche c’est le don. Et c’est peut être là le cœur de la fête d’aujourd’hui, Jésus Christ s’est donné il y a 2000 ans, il a donné sa vie pour toi il y a 2000 ans au Golgotha, il a livré son corps en sacrifice par amour pour vous, oui mais vous vous n’etiez pas là ! Est ce que ca veut dire que son sacrifice ne vous servirait de rien est ce que ca veut dire que l’histoire s’arrête là, et que quand on vient à la messe c’est une espèce de cinéma ou de théâtre une sorte de commémoration comme on le ferait pour le débarquement de Normandie : un souvenir lointain qui s’efface lentement ? Non ! l’histoire continue, elle continue à chaque messe, à chaque messe le sacrifice unique de Jésus sur la croix vient vous toucher, Jésus se donne à vous comme il y a deux milles ans, non plus de manière sanglante mais de manière cachée, de manière sacramentelle, que seul les yeux de la foi peuvent voir et comme il y a deux milles ans il vous sauve, si vous voulez l’être, comme il y a deux mille ans il se donne pour que vous vous donniez. Si vous communiez tout à l’heure ce n’est certainement pas par conformisme, c’est pas pour vous dégourdir les jambes et retirer ce foutu masque, ce n’est pas pour admirer de plus près le vitrail, si vous communiez c’est pour vous donner comme lui, c’est pour aimer comme lui, c’est pour vivre comme lui, c’est pour faire de votre vie un sacrifice d’amour comme lui, sinon restez à votre place.
Non n’y restez pas, avancez vers l’autel avec vos frères, avancez vos comme quelqu’un d’affamé, d’assoiffé, avancez vouscomme un pauvre qui attend tout de Dieu.
J’ai un truc à vous livrer, une idée de génie, je crois que j’ai trouvé le moyen de remplir nos églises et pas seulement St Aspais, non toutes les églises du diocèse et pas seulement le dimanche, mais même en semaine : imaginez, au moment de la communion tout à l’heure au lieu de vous donner l’hostie je vous tendrai un billet de 20 euros, assez vite ça se saurai et assez vite le bruit se répandrai dans tout le sud de la Seine et Marne et les gars allez à la messe les curés ils vous filent des biftons de 20 euros ! Et là en deux trois mois toutes les églises seraient peine : la gloire !!! Et la ruine.
Et bien figurez vous que tout à l’heure quand vous vous avancerez, ce n’est pas un billet de 20 euros que je vous donnerai, c’est Dieu. Amen.