L’enquête de l’institut angélique de sondage…
Comme chaque année à Pâques l’institut angélique de sondage organise une grande enquête parmi les catholiques sur la Résurrection. « Alors pour vous Madame c’est quoi que Jésus ressuscite ? » « Bah c’est un peu comme dans Harry Potter vous savez le fantôme, Nick Quasi sans tête… » « Et pour vous jeune homme ? » « Bah Jésus fait comme dans Fortnite : quand je meurs dans le jeu alors hop j’attend la partie suivante et me voilà à nouveau plus fort pour rester le dernier dans l’arène : extra balle, retour au départ, hop tout neuf. » « Et vous c’est quoi pour vous » ? « A moi je me souviens d’une scène magique du Seigneur des Anneaux quand ils réveillent l’armée des morts pour remporter la victoire… » « Et pour vous monsieur ? » « Moi j’y crois pas à tous ces trucs là, tu vois ma mère elle est morte et bien enterré alors bon la Résurrection je vois pas l’interêt… »… « Et vous ? vous voulez ajouter quelque chose ? » « ah oui, le seul interêt de la fête de la résurection c’est qu’on a un bon gigot au four, d’ailleur faudrait pas que le curé soit trop long ca risquerait de bruler… » On pourrait continuer la liste longtemps… plutôt que d’interroger nos contemporains, faisons une petite enquête évangélique sur les pas du ressuscité.
Ressusciter c’est se détourner de la mort
Alors pour vous Marie-Madeleine, ca s’est passé comment ? « ah bah écoutez monsieur l’ange, c’est facile, je suis allé au tombeau, j’étais vraiment abattu, et j’allais pleurer un mort, enfin, mon mort, car ce Jésus c’était quand même celui qui m’avait délivrer du péché, c’était celui qui m’avait rendu ma condition de femme libre et heureuse. Il était mort. Alors moi j’allais au tombeau pour pleurer un mort ». Marie-Madeleine elle a du mal avec le concept de Résurrection. Elle vient de grand matin pour rencontrer un mort, ou devrais-je dire un cadavre. Après tout elle est au bon endroit dans un cimetière. Elle est en deuil, elle souffre vraiment de la mort de son ami, elle pleure de toute ses larmes. Elle est plongé dans les ténèbres intérieures. Elle n’a pas la chance de connaître Harry Potter ou Fortnite, elle sait que la mort fait mal, que le mort brise, que la mort blesse au plus profond de notre vie. Elle est donc toute entière fasciné par le tombeau, elle ne comprend pas ce qui se passe.
Ce n’est pas l’euphorie qui domine, comme après une épreuve remportée, c’est l’hébétude, ce n’est pas l’enthousiasme, c’est l’incompréhension, ce n’est pas la joie, c’est la stupeur.
Pour entrer dans la résurrection il faut donc se détourner de la mort. Il faut ouvrir son cœur à une réalité nouvelle. Incompréhensible au plan humain. Dans l’Evangile de ce matin, pas une parole n’est prononcé, pas une discussion. Mais un mouvement du cœur : venir au tombeau et aussitôt repartir. Pour entrer dans la vraie vie du réssuscité il faut d’abord détourner nos regards de la mort, c’est à dire du péché. Tant que l’on est fasciné d’une manière ou d’une autre part la puissance du mal et de la mort… on ne pourra goûter à la vraie joie de Pâques. C’est ce que font Pierre et Jean, en courant ils arrivent au tombeau et repartent aussitôt.
Ressusciter c’est poser un acte de foi.
Et vous monsieur Jean, ca c’est passé comment ? « Alors quand Marie-Madeleine nous a prévu, j’étais un peu abattu mais c’était tellement incroyable que je suis venu voir. J’ai couru si vite que j’ai dépassé Pierre… il faut dire avec son âge… j’ai vu le tombeau ouvert, mais j’ai attendu que Pierre arrive car j’osais pas entrer. » « Et ensuite ? » « et bien je suis entrée et j’ai compris, j’ai compris au fond de mon cœur que le Seigneur était vivant. Après tout il nous l’avait promis « 3 jours plus tard je me relèverai ». J’ai compris que le Seigneur était fidèle dans sa parole. J’ai cru, c’est à dire j’ai fait confiance.
Frères et sœurs bien aimé, comme Jean en dimanche de Pâques nous sommes appelé à poser un acte de foi, c’est à dire un acte de confiance et d’amour. Parfois lorsque je rencontre des gens certains me disent « c’est pas scientifique alors c’est pas vrai ». Oui, c’est vrai la foi n’est pas une connaissance de la science, elle est une connaissance de l’amour. Croire son épouse qui nous dit « je t’aime » c’est confiance et aimer, ce n’est pas faire une grande démonstration scientifique.
La résurrection est le centre de notre foi. « Si le Christ n’est pas ressuscité alors notre foi est vaine ». Mais elle n’est pas un délire de curé dans une sacristie. Elle repose sur le témoignage des Apôtres, sur le fait historique essentiel du tombeau vide. Oui si Jean croit en la résurrection du Seigneur c’est parce qu’il a vu de ses yeux le tombeau vide.
L’Evangile reste très pudique sur cette foi de Saint Jean, il nous dit pourtant « Jusqu’à là les disciples n’avaient pas compris que, selon l’écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ». Le disciple que Jésus aimait comprend d’un coup que son Seigneur est vivant. En ce dimanche de Pâques l’Eglise nous propose de renouveler notre foi, c’est à dire de redire au Seigneur qu’on veut faire confiance en sa parole.
Croire en la résurrection c’est faire confiance en Jésus qui est vivant, c’est à dire qui est une personne avec qui je peux entrer dans une relation d’alliance personnelle.
Ressuscité pour Jésus comme pour nous ce n’est pas nous réincarner en Labrador, ce n’est pas non plus devenir une sorte de fantôme flottant, ce n’est pas être une sorte de cadavre vivant. La bonne nouvelle de ce jour de Pâques c’est que nous croyons en Jésus, une personne, mon Seigneur, que je peux rencontrer, que je peux toucher, à qui je peux communier.
Ressusciter c’est vivre de la vraie vie de Dieu :
« Et vous Pierre, qu’avez vous à livrer à notre enquête » ? « Alors vous voyez quand je suis arrivé au tombeau moi, j’étais un peu perplexe, j’ai rien dit, je suis entré et j’ai vu, j’ai vu les linges repliés, j’ai vu le suaire, mais je n’ai pas vu Jésus. Il m’a fallu du temps pour comprendre il m’a fallait du temps surtout pour voir que le plus important c’était que maintenant cette vie de Jésus nouvelle… et bien j’allais en bénéficier ».
Notre ami saint Pierre a raison, la résurrection si elle est un acte de l’histoire, elle a des conséquenses pour aujourd’hui et pour chacune de nos vie. N’en déplaise aux grands Fan de Fortnite ou d’Harry Potter, ressuscité ce n’est pas avoir un bonus de vie pour reprendre à zéro, ce n’est pas non plus devenir une sorte de spectre immortel. Si Jésus ressuscite c’est pour que je puisse vivre à mon tour. Les effets de la resurection c’est pour tout de suite ! Pas dans 30 ans quand je serai mort.
Vivre du Christ ressuscité c’est maintenant. Le rencontrer c’est pour maintenant.
« Enfin mon père, vous êtes bien gentil, mais je ne le vois pas le Christ Ressuscité ». Pourtant le Christ ressuscité il est présent à chaque sacrement que tu reçois : chaque fois que tu vas communier tu reçois la vie de Dieu. Chaque fois que tu lis la Parole de l’Église tu es en contact avec la parole du Seigneur, la parole d’un Vivant. »
En ce dimanche de Pâques le Christ nous invite à être comme Pierre et Jean : à courir sur les pas du ressuscité. Cessons de vivoter seulement préoccuper par notre situation matérielle, osons aller à la rencontre du Vivant. Pour vivre vraiment. Pour pouvoir dire comme saint Paul « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ». J’ai fait personnellement cette expérience, lorsque l’on laisse les commandes au Christ ressuscité, lorsque l’on entre vraiment dans la foi, quelle joie ! Quelle joie profonde, pas celle des œufs de Pâques et du gigot de 7 h du jour de Pâques, mais joie de vivre d’une vie qui ne finit pas. Une vie profonde, une vie durable. Une vie qui irradie vraiment ma vie terrestre.
En ce saint Jour de Pâques, réjouissons-nous vraiment de la victoire du Christ sur la mort. Réjouissons nous surtout car désormais nous pouvons goûter dans chaque moment du quotidien à la vie de Dieu. Je peux communier à la vie de Dieu. Je peux parler avec lui dans la prière. Je peux me laisser imprégner de son amour et de sa grâce. Ainsi donc la joie de Pâques se trouve transfiguré, elle n’est une excitation puérile, mais elle devient la joie, la promesse et le gage que toute ma vie peut être transformé de l’intérieur par la puissance de celui qui est la vie véritable. Jésus, mon Sauveur, qui s’est relevé d’entre les mort !