Carton d’invitation

La dernière fois que le Seigneur Jésus m’est apparu en songe, ce devait être il y a quelques semaines, il avait le visage plein de joie ! Plein de lumière. Intrigué par ce bonheur exceptionnel je me permet de lui dire : « Seigneur, tu m’as l’air bien joyeux » tout en disant cela je découvrait qu’il avait en main un petit carton. Intrigué tout en continuant la conversation, j’essayais de m’approcher pour voir quel était ce carton. Quand j’y parvins enfin c’était pour lire « N. et E.  – Eglise St Aspais – 7 septembre 2019 ». Alors je lui dis : « Seigneur, je me mêle peut être de ce qui me regarde pas … mais quand même tu les connais toi : N. et E. ? 

Et comment mon cher fils, tu devrais savoir que je ne suis pas étranger à l’événement du 7 septembre. D’ailleur tu le sais mon enfant, j’adore les mariages !!! Depuis la création du monde je préside au mariage. Qui donc a crée Adam pour qu’il aille vers Eve et ne fasse plus qu’une seule chair ? Qui donc a envoyé Tobie vers Sarah, Jacob vers Rebecca ? Car je sais que vous êtes faits pour l’amour : « cette flamme de Dieu que les grandes eaux ne peuvent pas éteindre ». Je sais que quand vous aimez alors vous sortez de votre petit égoïsme, pour penser d’abord à l’autre et vous donner. Je sais que quand vous vous aimez vous voulez ne faire plus qu’un. Donc à ton avis, qui a vraiment conduit N. vers E. ? Penses -tu que ce ne soit que du hasard ? Mon fils, tu es prêtre tout de même. 

C’est bien vrai Seigneur, j’ai souvenir de tout cela. Mais ce mariage, précisément celui là, Seigneur tu penses y venir ? Parce que avec la rentrée scolaire tu dois être partout là ! Aux messes de rentrée des paroisses et des écoles, dans les familles… 

Mon cher enfant, puis-je te faire une confidence ? Les mariages c’est vraiment mon truc. D’ailleurs, je crois que N. et E. ont choisi ce passage pour leur mariage. Souviens toi, au début de mon ministère, alors que je ne suis pas encore très connu, je suis invité près de chez moi à un mariage. Alors ce mariage, je m’en souviens. J’étais là avec mes disciples, avec ma mère et voilà, que patatras, le mariage tourne au vinaigre, enfin non justement plus rien à boire, marrée basse, sec, rien, nada… Alors là, à la demande de ma Mère j’ai fait ce qu’il fallait. Mais tu sais, pas pour montrer ma puissance mais d’abord pour révéler quelque chose de ce que je suis profondément. 

Tu veux dire que tu es amour et gentil avec les gens ? 

Tu es trop simpliste là. Non je suis venu leur dire qu’en fait, le désir qu’ils ont de se marier, et bien c’est un désir qui dépasse bien leur personne et leur amour humain. Moi Dieu, j’ai le désir de m’unir avec chacun des chrétiens, avec chacun des hommes. Moi Dieu, j’ai soif de l’amour de chacun. Et je n’ai pas trouvé de plus belle comparaison que celle de l’époux et de l’épouse. Moi le Seigneur je rêve d’épouser chacune des âmes des hommes pour qu’ils découvrent combien je les aime et je veux les aimer.

Et Seigneur tu comptes faire comme à Cana et accepter l’invitation ?

Bien sûr mon fils, tu crois que je vais les laisser seul ! Non ! A chaque mariage, moi je m’engage. A chaque mariage, je prends les mariés et je les plonge dans l’amour entier de mon cœur. L’amour qui a fait que j’ai donné ma vie sur la croix. L’amour qui s’oublie, l’amour qui prend patience, l’amour qui supporte les défauts des autres. Et surtout l’amour fidèle. Comment voudrais tu que N. et E. demeurent fidèles aux promesses de leur mariage si moi, le Seigneur et le Roi, le Maitre qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit, je ne les y aide pas. Alors oui dans cette célébration de mariage moi le Seigneur je m’y engage pleinement et comme je ne reprends pas ma parole l’engagement de N. et d’E. sera pour toujours. 

Je comprends Seigneur tout cela est du sérieux, mais tu as pensé au cadeau ? J’avais pensé à un freesbee en forme de croix mais je n’ai pas trouvé et toi Seigneur, tu as une idée ? tu comptes faire quelque chose. 

Mon enfant, pense à relire l’Evangile : ma spécialité c’est le vin, mais attention pas n’importe quel vin, le vin des noces ! Pas du bordeaux ni du bourgogne, mais du vin de Cana. Bien sûr, les époux ont apporté leur propre vin, le vin de leur amour, car le vin et l’amour ont en commun de mettre du soleil dans la vie. Mais ce vin- là, si bon soit-il, n’est pas inépuisable. S’il n’est pas soutenu, renouvelé, transfiguré par un amour qui vient de plus loin, de plus haut, il risque de s’épuiser, ou pire de tourner au vinaigre. « Ils n’ont plus de vin », constate Marie à Cana. Car ce trésor de l’amour humain nous le portons dans des vases d’argile (2 Co 4, 7). Nous le portons dans un cœur blessé par le péché, gangrené par la tentation de l’égoïsme, par la peur peut-être de trop se donner. Tu vois l’amour c’est un peu comme une montgolfière si de temps en temps tu mets pas un coup de gaz chaud à l’intérieur tout retombe … Alors moi je veux leur offrir ce vin là, cette grâce là, cet amour là. 

Mais tu vois, je ne peux rien faire sans eux. Le boulot de N. et d’E. c’est de garder leur cœur ouvert à ma présence. S’il reste connecté à la source de l’amour qu’est Dieu alors leur amour sera plus durable. 

Mais Seigneur, il faut que je leur dise tout cela, alors comment leur faire comprendre ? 

Et bien dis leur qu’à chaque fois qu’ils iront à la messe ensemble, à chaque fois qu’ils prieront l’un à coté de l’autre, à chaque fois qu’ils liront la Bible… ils mettront comme un coup de chaud dans la Montgolfière de leur amour ! Car en s’approchant de moi ils réchaufferont leur cœur à la source de l’amour .

Enfin Seigneur, une dernière question si tu me permets… 

Oui mon enfant ? 

Toute cette histoire d’amour sur la terre c’est jolie mais tu ne nous promets pas autre chose ? 

Ah mon enfant, tu es bien perspicace. Oui bien sûr, en fait l’amour de N. et d’E. est comme un super entrainement à un amour plus grand, un amour plus beau, un amour qui n’aura pas de fin, un amour que la mort ne pourra pas arrêter. Tu vois, cher enfant, pense au moment le plus intense, le plus exceptionnel de ta vie, pense au mariage le plus beau à celui qui écraserait les statistiques de quatre mariages pour une lune de miel, tu vois le mariage magnifique extraordinaire… et bien celui là c’est encore rien rien rien à coté du bonheur qui se vit dans le ciel dans les noces de chaque chrétien avec son Dieu. N’oublie pas de leur dire cela le jour J ! C’est super important ! Leur mariage sur la terre est un magnifique entrainement à aimer de tout son cœur jusqu’à pouvoir un jour aimer Dieu parfaitement au ciel. Là dessus, j’entendais les cloches de l’église qui me tiraient de mon sommeil, il me semblait, cher N. et Chère E. que c’était important de vous le raconter.