Soldes ?

Alors que dans les magasins les affiches indiquants les soldes d’été tendent à disparaître au profit des nouvelles collections, les lectures de ce dimanche semble nous inviter à retrouver la folie des réductions… au point que même Abraham se lance dans la négociation et que la lecture de Saint Paul nous parle du « billet de la dette »…

La vie avec Dieu serait-elle du même ordre que la vie économique et commerciale ?

Faudrait il simplement traiter avec Dieu sous forme de négociation ou de deal ? Il ne me semble pas. 

La relation avec Dieu : filiation divine 

C’est peut-être la spécificité la plus grand du Christianisme avec l’incarnation, nous croyons en un Dieu que nous pouvons et que nous voulons appeler « Notre Père ». Bien souvent nous avons une image un peu faussé de Dieu. Qu’il soit simplement un Dieu « Tout Puissant » qui écraserait le monde de sa puissance, ou un Dieu désinteressé de nos affaires bien humaine ou encore d’un Dieu qui se conterait de regarder de loin les affaires du monde. En tant que Père, Dieu ne peut se désintéresser du sort des hommes et de leur vie. 

La difficulté à appeler Dieu Père est que nous avons parfois une image faussé de la paternité. Sois que notre histoire personelle soit marqué par une figure de Père absente ou au contraire étouffante, sois que notre société actuelle et ses lobbings nous propose un modèle de société ou tout lien au Père tant à être supprimer. Il nous faut donc réapprendre à découvrir la paternité, non pas par le bas, c’est à dire en partant de notre propre expérience de la paternité humaine. Mais par le haut, en partant de la révélation divine. 

Dieu se révèle Père, en tant qu’il est accessible, en tant qu’il nous aime comme des fils et qu’il nous donne la vie. 

Le don gratuit à préserver

Si l’on devait donner une caractéristique du Dieu de Jésus-Christ ce serait peut être celle là : la gratuité. Dieu donne gratuitement. Sans arrière-pensée. Avec bonté. Dans un langage théologique cette gratuité à un autre nom : la grâce ! Si nous sommes vivant c’est pas don de Dieu. Pensons nous à rendre grâce pour cette vie qui nous habtide ? 

Dans la première lecture de la Genèse Dieu peut apparaître à première lecture comme un tyran délirant, capable de détruire d’un coup de baguette deux villes. En réalité les choses sont plus complexes, et la toute puissance de Dieu doit d’abord nous aider à prendre conscience de la gratuité de son don. 

Cette gratuité du don de Dieu pourrait aussi nous inspirer. Nous sommes dans une société où tout se marchande, où derrière une « réduction » il y a en fait une offre commercial. Il existe un vrai risque pour que nos relations interpersonnelles soient dans le même ordre : en se demandant plutôt qu’est-ce que cette relation va me rapporter ? qu’as tu à m’apporter ? plutot que : qu’ai je à donner ?

Demander… vous recevrez ! 

En ce dimanche, frères et sœurs bien aimés, le Seigneur nous invite donc à grandir dans la gratuité. Mais il nous dit aussi je ne suis pas indifférent à vos affaires. 

Les comparaisons de l’Evangile sont là pour nous le montrer. L’ami égoiste enfermé chez lui finiera pas céder à cause du sans-gène de l’autre. Le Père ne donnera jamais quelque chose de dangereux à son enfant. 

A notre tour savons-nous vraiment demander à Dieu ? Comme un père, dans la confiance de l’amour filial. Je crois que nous demandons trop souvent à Dieu comme à un marchant de tapis et pas assez comme à un père. Le Seigneur nous regarde avec tendresse et douceur. Le Seigneur voit tous les besoins de notre vie humaine, mais humblement il attend qu’on vienne lui demander ce dont nous avons vraiment besoin.

Savons nous aussi ce que nous devrions demander à Dieu ? Si vous demander à votre boucher de vous donner une botte de radis ou à votre médecin de s’occuper de votre coupe de cheveux vous aurez un problème.   « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! ». l’Esprit Saint voici le plus grand don du Père. Pensons-nous à le demander ? A votre avis un père est-il plus heureux quand son enfant lui dit « donne moi de grandir, de devenir un homme fort et un saint » ou « donne moi du jus d’orange… » Dans notre prière qu’en est-il ? Demandons nous juste des choses pour notre petite vie : « Seigneur accorde moi le soulagement de telle douleur, donne moi de réussir mon pot au feu ou accorde à capucine de rencontrer un garçon… » ou bien osons nous demander des choses pour notre vie intérieur : « Seigneur rempli moi de ton Esprit de confiance et d’Amouor » « Seigneur accorde moi la force de pardonner comme toi » « Seigneur, montre moi le chemin du don de ma vie » « Seigneur fait que je sois fidèle dans la prière… ».

En dimanche, frères et sœurs, ne confondons pas Dieu avec un commerçant. Il est un père aimant, un père qui veut que nous puissions lui demander le meilleur, un père qui veut qu’on s’adresse à lui avec confiance en lui disant « Notre-Père ». 

Qu’en ce dimanche le Père Très Bon, celui qui nous aime avec tendresse et nous promet l’Esprit Saint vienne lui même inspirer nos cœurs et nos âmes pour faire grandir notre esprit de prière et nos demandes, pour nous même et pour les autres.