Veuillez patientez, nous recherchons votre correspondant…
Je suis sûr que vous avez déjà entendu cette petite phrase en appelant un numéro de téléphone non habituel : « veuillez patienter, nous recherchons votre correspondant », ou encore « veuillez patienter, nous allons vous mettre en relation avec votre conseiller clientelle »… et là, le répondeur vous met dans le combiné une jolie musique qui devient vite insupportable. Il faut patienter, attendre, attendre toujours attendre. Pour les impatients dans mon genre, c’est un exercice particulièrement redoutable !
Et bien, ce 7èmedimanche de Pâques ressemble pour les apôtres un peu à cela. Il faut attendre. Le jour de l’Ascension, jeudi dernier, le Christ en s’élevant vers le ciel promettait un défenseur, l’Esprit Saint. Mais le pentecôte c’est encore dans 1 semaine… il faut donc patienter, attendre, ou dit plus chrétiennement : désirer, espérer la venue du Saint Esprit pour nous.
La différence entre l’attente du téléconseiller qui ne répond pas et celle de l’Esprit saint : ce n’est pas seulement que la seconde est plus spirituelle que la première, c’est surtout que vous pouvez toujours dans votre cœur demander au téléconseiller de répondre plus vite, cela ne changera rien !
Par contre du côté de l’Esprit Saint, cela peut changer une vie. Le temps que nous vivons, entre le jour de l’Ascension qui marque le départ vers le ciel du Christ avec son corps d’homme et le jour de la Pentecôte qui marque la descente de l’Esprit Saint, il y a plusieurs options : ou bien j’attends dans mon canapé, télécomande à la main pour zapper d’une chaine à l’autre. Ou bien je désire de tout mon cœur l’Esprit Saint, je le demande, j’ouvre mon cœur à sa présence à venir.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu soif. Enfin je ne parle pas de la petite soif. Je parle de la vraie soif. Celle que l’on ressent lorsque l’on fait une randonnée en montagne, que l’on se perd un peu, et qu’on n’arrive pas à temps au village. Et là, la soif vous prend. Vous avez marché toute la journée, vous avez la gorge sèche, la langue sèche, vous seriez prêt à donner vos chaussures et votre teeshirt pour une gourde d’eau fraiche. Votre désir est au plus haut.
Et bien voilà l’état intérieur que nous devrions avoir en ce dimanche. Désirer la venue de l’Esprit Saint avec autant de force, autant d’ardeur qu’au milieu du désert. Tintin et le Capitaine Haddook peuvent désirer un oasis dans Tintin au Pays de l’or noir… désirer d’un grand désir !
En réalité, ce désir brûlant de l’Esprit Saint, ce désir brûlant est valable pour chacune des messes que nous vivons. Venons nous à la messe par une sorte d’habitude ? Parce que dans notre culture, on est chrétien de père en fils ? ou bien est-ce que chaque dimanche, ou peut être chaque jour, je dis au fond de mon cœur, que dis-je, je crie :
« Amen viens Seigneur Jésus ».
J’aimerais que ce dimanche soit pour nous l’occasion de vraiment creuser notre désir de Dieu. Qu’attendons nous de lui ? Qu’attendons nous de la fête de la Pentecôte ? Si vous me dites « rien de spécial », vous pouvez sortir tout de suite de cette église et retourner à votre canapé. Le monde crève de ne pas connaître Jésus, et nous qui sommes chrétiens depuis longtemps, nous creuvons de ne pas le désirer.
Jésus rêve de venir posséder notre cœur… mais il nous laisse libre et attend (sagement) que nous lui laissions de la place. L’Esprit saint aimerait bien venir enflammer notre cœur de son feu divin, mais il attend que nous le désirions vraiment.
Dans le temps de silence que va suivre dans quelques instants, j’aimerais que nous puissions vraiment dire au Seigneur combien nous désirons l’Esprit Saint et pourquoi ? Seigneur Père très saint, envoie ton Esprit Saint pour me donner la paix du cœur ? Donne-moi un Esprit de Prière, accorde moi la joie, donne moi un esprit de service…
Où et comment ai-je besoin que l’Esprit vienne sauver ma vie ?
Amen, Viens Seigneur Jésus, envoie ton Esprit !
Jésus, Toi qui a promis d’envoyer l’Esprit, à ceux qui te prient, pour porter au monde ton feu, voici l’offrande de nos vies …