Le poids de la messe (premières communions)
Vous souvenez vous du jour où vous avez réussi pour la première fois à faire du vélo sans roulette ? ou de celui où enfin vous avez réussi a nager sans bouée dans la piscine ? Il faisait beau, vous étiez devant la maison, avec papa ou maman, et ils vous ont félicité toute la soirée. Peut être, et ça vous ne le savez pas que le lendemain matin au bureau les parents ont raconté à leur collègues de travail vos exploits ! Quelle belle première fois !
Et à chaque fois que vous montez sur votre vélo, ou que vous enfilez votre maillot de bain vous pouvez vous rappeler de ce jour où vous avez reussi pour la première fois. A quoi cela vous aurait-il servi d’apprendre à faire du vélo si vous n’étiez plus jamais remonté sur un vélo ? Et bien, il en est de même pour la première communion ! Si vous communiez aujourd’hui pour la première fois c’est le début d’une très longue série. Je me souviens lorsque j’avais votre âge, 8 ans et demi pour ma part, j’étais en CE2, j’ai fait ma première communion le 8 avril 1995… je me souviens encore de la date et depuis j’ai communié au moins 4800 fois (je me suis amusé à faire le calcul).
Ainsi chers enfants, la première communion que vous faites aujourd’hui doit d’abord vous donner envie de venir communier très très souvent.
Pourquoi est-ce important ?
Je vais vous raconter une petite histoire. Elle se passe dans un petit village du Luxembourg, une femme entre dans une boucherie. Le capitaine de la garde discute avec le boucher et la femme demande ce qu’elle pourrait avoir… sans avoir d’argent car elle était très pauvre. Le capitaine et le boucher rigolent : de la viande sans avoir de l’argent ? Mais la femme, pleine de confiance, reprend « je vais aller assister à la messe pour vous ». Le problème c’est que ni le boucher ni le capitaine n’étaient croyants. Le boucher finit par accepter : « allez donc à la messe, et je vous donnerai autant que la valeur de la messe ». La femme alla donc à la messe, pleine de confiance en Jésus. Elle a prié de tout son cœur et communié avec beaucoup d’amour. Elle revient à la boucherie après. Elle prend un papier et écrit dessus « j’ai assisté à la messe pour vous », et elle le donne au boucher qui le met sur sa balance. De l’autre coté de la balance, il met un petit os… mais l’os n’est pas assez lourd pour faire pencher la balance, puis un morceau de viande… toujours pas. Il vérifie sa balance … elle semble bonne… que se passe-t-il. Les deux hommes se posent alors des questions. Le boucher met un gros morceau de viande… mais le papier était toujours plus lourd. Puis un gigot entier… le papier était toujours le plus lourd. A tel point que le boucher, honteux d’avoir manqué de Foi s’est converti et a même eu un fils prêtre.
Et oui chers amis, la messe ce n’est pas n’importe quoi. La messe ce n’est pas juste 1 h de notre semaine que l’on pourrait passer à jouer au légo ou sur la tablette des parents. La messe, c’est Jésus qui se donne par amour. Il nous aime tellement, et il nous a tellement aimé qu’il a donné toute sa vie pour nous. C’est pourquoi il y a une grande croix au fond du chœur de cette église. Parce que l’amour du Seigneur va jusqu’à ce qu’il meurt pour nous. Et c’est à cela que vous allez communier tout à l’heure. Au Seigneur qui donne toute sa vie par amour pour nous !
Dans l’Evangile d’aujourd’hui, le Seigneur nous offre deux pistes intéressantes.
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » demande le Seigneur. Je pourrais faire de même aujourd’hui en regardant ces enfants qui tout de blanc vêtus vont recevoir le Seigneur pour la première fois :« Voici ma mère et mes frères : celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère ». Ces enfants ont fait une retraite, ils se sont confessés, ils ont ouvert leur cœur au Seigneur. Et d’une certaine manière, ils nous interrogent. Est-ce que moi aussi je veux faire la volonté de Dieu ? est-ce que moi aussi je fais tout pour être un ami du Christ au sens le plus profond ? Est-ce que le but de ma vie c’est une bonne vie tranquille sur la terre, ou bien est-ce que j’ai le désir de retrouver la beauté de mon baptême. Est-ce que j’ai le désir profond de faire la volonté de Dieu ? ou seulement ma propre volonté ?
La seconde piste que nous offre l’Evangile, l’assurance de pouvoir s’appuyer sur le Seigneur. Celui qui vit uni au Seigneur, pleinement, est comme un homme fort dans une maison bien gardée. Car il n’y a pas de commune mesure entre la puissance divine et la puissance du mal. Le démon, le malin, l’adversaire n’a pas de prise sur celui qui est vraiment uni à Dieu. Il peut lui faire peur, il peut menacer, mais jamais il ne pourra triompher. L’Eucharistie est aussi appelée dans la tradition de l’Église le pain des forts car chacune de nos communions nous rend plus proche de Dieu, et nous fortifie dans la lutte contre le mal.
Oui, communier ce n’est pas rien ! Peut-être l’avez-vous repéré, mais nous professons juste avant de communier notre foi en la puissance divine : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis une seule parole et je serai guéri ». La communion guérit, soigne, élève, elle nous défend contre l’adversaire, elle nous permet d’être plus profondément ami du Christ, frère et sœur de Jésus.
Chers enfants, En ce jour de joie : ouvrez tout grand votre cœur à Jésus, il vient y reposer et vous combler de tout son amour. Bientôt, je le souhaite vous aurez communié autant de fois que moi ! plus que 4799 messes !
Frères et sœurs bien-aimés, puisse la première communion de ces enfants nous stimuler dans notre Foi, nous permettre de mieux percevoir le poids de la messe… qui vaut mieux que le Gigot du dimanche et nous aide à communier plus souvent et avec plus d’attention.