Trois regards sur le Christ ressuscité

Les lectures de ce dimanche nous invite à  porter 3 regards sur le Christ ressuscité. D’abord le Christ comme celui qui donne la paix véritable. Ensuite Le Christ comme homme véritable. Enfin, le Christ comme interprète de l’Ecriture sainte.

Le Christ nous fait don de sa paix

Lorsque je fais un petit sondage, dans la rue, ou même à la sortie de la messe, je suis frappé de constater combien cette question de la peur revient. « j’ai peur du terrorisme quand je prend le métro à Paris », « j’ai peur que mon fils rate son concours », « j’ai peur que l’on arrive pas à faire telle chose », pour les plus jeunes d’entre nous « j’ai peur de rater mon contrôle de maths » « j’ai peur que Capucine ne veuille pas sortir avec moi… ». Depuis quelques années, nous sommes dans un monde qui se veut très libéré. Pas de contrainte, il faut aimer librement… Et en même temps, quelle angoisse dans nos vies !

La peur, c’était un peu la problématique des disciples avant la résurrection. Ils avaient perdus leur leader, leur maitre, leur messie, la perspective était étroite, et leur cœur sur leur difficulté. C’est également l’état d’Esprit des apôtres et disciples dans l’Évangile d’aujourd’hui. Certains d’entre eux ont vu le Christ ressuscité sur le chemin d’Emmaüs (c’était l’Evangile du soir de Pâques) et pourtant, à l’arrivée du Sauveur, ils sont « saisis de crainte » et « pensent voir un fantôme », ils sont « bouleversés ». Entre nous, je me demande comment nous réagirions si le Christ venait ici de la même manière que dans l’Evangile. Sans doute que nous n’en mènerions pas très large.

Face à la peur, le Christ offre la paix. La paix qui vient de Dieu n’est pas d’abord une absence de guerre ou de conflit ouvert. La paix qu’offre le Seigneur est d’abord un don. A chaque messe nous l’entendons par le bouche du prêtre « tu as dit je vous donne ma paix, ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église… ». Il me semble que la paix que le Seigneur nous offre, à chaque Eucharistie, est d’abord l’assurance de sa présence. Les disciples avaient peur de voir un fantôme. En leur offrant sa paix, une paix sûre, profonde, il leur montre qu’il est vraiment présent. En nous donnant la paix, le Seigneur ne nous dit pas de ne jamais avoir de questionnements, mais il nous dit que dans toute nos détresses il est présent. Alors que beaucoup de nos contemporains ont recours au Yoga ou à d’autre pratiques du même genre, nous chrétiens pouvons entendre dans la prière la parole du Christ « la paix soit avec toi ».

O vrai corps de Jésus

Le second regard que nous pourrions porter sur le Christ ressuscité est qu’il est un homme, et un homme vrai. Peut-être certains d’entre vous connaissent le chant « O vrai corps de Jésus », une adaptation contemporaine de l’antique « Ave Verum ». Le Christ ressuscite est vraiment un homme. « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai ». Cette affirmation est décisive pour nous. Notre corps est appelé à ressusciter, à la suite de celui du Christ. Notre vie chrétienne ne se termine pas entre quatre planches d’un cercueil, mais s’ouvre à une vie nouvelle avec notre propre corps. Le fait que le Christ ressuscite en son corps nous invite aussi à une belle espérance avec notre propre corps. Le corps que j’ai, même malmené par l’âge ou la maladie est appelé à ressusciter, et à entrer dans la Gloire avec le Christ. Ainsi donc, prendre soin de mon corps, le soigner, lui donner à manger, dormir… sont autant d’activité où je me prépare à vivre la ressurection de la chair. Oui, le corps que le Seigneur m’a donné est un don précieux : en prendre soin de manière juste c’est le respecter, et me rappeler qu’un jour je serai appelé à voir Dieu face à face.

Le Christ interprète les Ecritures

Enfin le troisième regard que nous pourrions poser en ce dimanche sur le Seigneur ressuscité c’est qu’il se présente comme l’interprète des écritures. Il est celui qui ouvre les apôtres à « l’intelligence de l’écriture ». Lorsque nous lisons la Bible, et je ne doute pas que vous la fassiez souvent, il nous arrive un peu, au moins pour moi de trouver que c’est parfois quelques peu obscur. Nous pouvons nous rassurer, car il semblerait que ce soit le cas pour les apôtres aussi. Le Christ va donc leur expliquer ce qui dans l’écriture le concerne, ce qui l’annonce. Ainsi donc, plutôt que de se résigner, refermer gentiment le livre et allumer la télévision pour regarder la prochaine émission culinaire, je vous propose un petit exercice spirituel. Devant un texte bible, même de l’ancien testament demandez vous toujours : qu’est-ce que cela peut me dire de Jésus Christ?

En ce dimanche nous pouvons porter trois regards sur le Christ qui nous invite à trois attitudes : écouter sa parole qui nous donne la vie véritable et la paix; contempler son corps ressuscité; lire et méditer l’Ecriture assisté de la grâce divine.