Sois sans crainte ! Réjouis-toi !
Dans la construction d’une maison, il y a quelques règles… et si vous sautez des étapes, votre maison risque bien de ne jamais voir le jour. Par exemple si vous vous trouvez à
Nous voilà à quelques encablures de Noël et nous pourrions être plus occupés par la réception de la famille, avec foie gras et compagnie, que par ce 4ème dimanche de l’Avent. Il faut régler tellement de choses : la dinde, les cadeaux, les masques et le gel … voire la messe de Noël. Et pourtant cette 4ème semaine de l’Avent, ce 4ème dimanche, est indispensable de vivre Noël. D’autant que pour une fois les hasards du calendrier nous permettent de ne pas le célébrer le nez dans la dinde !
Trois grâces nous sont offertes pour cet apéritif du salut : la demeure de Dieu, la liberté d’une femme et la confiance en Dieu.
La demeure de Dieu
Le grand roi David est devant un dilemme. En tant que Roi et bâtisseur de Jérusalem, il vit dans un palais somptueux. Il s’est bâti une maison de cèdre pour habiter mais également pour gouverner, c’est-à-dire pour se mettre au service de son peuple, et il s’inquiète du sort de Dieu. Son attitude est on ne peut plus louable. Où Dieu peut-il habiter sur cette terre ? Cependant le risque pour David, c’est de vouloir comme enfermer Dieu, pour pouvoir lui dire : « Tu as vu, j’ai fait une belle maison… j’espère que tu es bien là… » Et Dieu, par l’entremise de Nathan, se charge de le remettre à sa place : “C’est moi qui suis le gardien d’Israël, c’est moi t’ai fait sortir d’Égypte… Ne te trompe pas, c’est moi qui prends soin de toi”. Et Dieu affirme en même temps que la question de David n’est pas idiote : où sur la terre Dieu peut-il demeurer, comment les hommes peuvent-ils le rencontrer ? Serait-ce indéfiniment dans l’attente de la rencontre comme c’est le cas depuis Moïse ?
Si le temple de Jérusalem sera construit par Salomon, fils de David, c’est bien Dieu lui-même qui va se susciter une demeure digne de son nom et un roi plus grand, dont le trône ne sera jamais ébranlé. Cette demeure a un nom, c’est la Vierge Marie. Ce roi a un nom, c’est celui de l’enfant dont on fêtera la naissance cette semaine : Jésus-Christ.
Le sort du monde suspendu à la liberté d’une femme
Vous l’avez compris, c’est dans la scène évangélique que nous venons d’entendre que s’accomplit le désir le plus profond de Dieu : demeurer sur la terre. « Il sera grand, il sera appelé Fils du Très Haut et il règnera sur le trône de David ». La Royauté établie par David va trouver en Jésus un descendant digne de ce nom. Plus encore, par Marie, un temple nouveau va s’établir : le sein de la Vierge Marie.
Cependant pour arriver à ses fins Dieu s’abaisse, jusqu’à demander à une petite jeune fille de Galilée. Étonnant Dieu qui au grand roi interdit de bâtir une maison mais demande à une jeune vierge la permission de prendre chair en son sein. C’est tout de même étonnant, lui qui est Dieu, lui qui en un instant aurait la puissance de détruire l’intégralité de l’humanité, qui nous a donné la vie et nous offre depuis le Christ la vie éternelle… doit demander la permission d’entrer. Il respecte tellement la Vierge Marie qu’il lui pose la question : il ne fera rien sans son consentement, il ne fera rien malgré elle, il fera tout avec elle.
Le monde est tout entier suspendu aux lèvres de Marie. Vous savez, comme à ce moment crucial de tout film où le mouvement de la caméra ralenti, où la parole se fait plus calme pour résonner dans le silence de la salle suspendue à la réponse du héros à la question décisive. Eh bien ici, c’est Adam, Abraham, Moïse, David et finalement nous tous qui supplions Marie de dire oui, d’accepter d’être ce nouveau Temple pour la Gloire divine.
Oui, le nouveau temple de Dieu est un temple de chair, Dieu tout-puissant n’a pas pu se faire homme sans le consentement d’une femme, d’une toute jeune femme. « Ne tarde plus, Vierge Marie. Vite, réponds à l’ange, ou plutôt, par l’ange réponds au Seigneur. Réponds une parole et accueille la Parole ; prononce la tienne et conçois celle de Dieu ; profère une parole passagère et étreins la Parole éternelle. » « Qu’il me soit fait selon ta parole ». « Et le verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous »
Marie modèle de confiance
Oh la petite Marie, non pas celle de Cabrel, mais celle de l’Évangile toute jeune. Savait-elle à quoi s’en tenir quand elle a prononcé son “oui” ? Avait-elle évalué toutes les opportunités ? Avait-elle réfléchi pour savoir si cela allait rapporter gros ou garnir son profil LinkedIn d’une ligne intéressante ? Non certainement pas. Elle n’était pas irréfléchie, mais elle était d’abord femme de confiance. Elle savait qu’en disant oui à Dieu, en lui signant le chèque en blanc de l’Incarnation, elle ne serait jamais déçue.
Elle savait qu’en faisant de sa vie le tabernacle de Dieu… sa vie serait toujours solide. Je ne crois pas que Marie était une bisounours se disant que rien ne pourrait lui arriver, mais elle savait que si elle s’appuyait sur la promesse de Dieu, tout ce qui lui arriverait serait dans l’ordre de Dieu, serait accompagné par Dieu. Combien de temps passons-nous à nous inquiéter, pour nos enfants, pour notre avenir, pour notre profession… ? Et si nous faisions comme Marie, l’effort spirituel de faire confiance. « Sois sans crainte », « Réjouis toi » !
Marie, Vierge Immaculée, toi qui à l’ange as répondu oui pour porter le Sauveur, aide-nous, nous qui sommes à quelques jours de fêter la nativité de ton fils, aide-nous à accueillir le Sauveur dans notre chair, en communiant d’un cœur fidèle à cette Eucharistie, et en ouvrant tout grand les portes de notre âme au Rédempteur du moi, lui qui vient pour tout sauver !