Etre disciple c’est offrir sa vie
Il est un livre et un film que j’aime beaucoup et que sans doute quelqu’uns parmi vous connaisse : le Seigneur des anneaux. Au cœur du film, les véritables héros sont les « hobbits » sorte de demi homme aux pieds poilus qui vivent dans des maisons semi enterrées et qui pourraient avoir comme devise « vivons tranquille, vivons heureux : vive la pipe, le bon vin et la bonne nourriture » Ils sont comme des anti-héros : petits, frèles, sans un grand courage apparant… Bref deux de ces hobbits : Sam et Frodon sont appelés malgré eux à une mission périeuse qu’ils n’ont pas vraiment choisis : détruire l’anneaux de pouvoir, un anneau maléfique qui donne un pouvoir démoniaque à celui qui s’en empare. A un moment de leur avancé, alors qu’ils comprennent que tout repose sur leurs épaule, ils s’appercoivent qu’ils n’auront plus assez de nourriture pour terminer leur voyage jusqu’au Mordor et revenir. Frodon alors tente de lui faire comprendre qu’il n’y aura pas de retour car il a compris que dans cette quête pour détruite cette anneaux maléfique il devrait certainement donner sa vie ce que Sam ne peut imaginer.
Etre disciple c’est suivre le Christ et se laisser deranger
Pierre est un peu comme notre ami Sam, il veut bien entreprendre la quête… mais il s’agirait tout de même que cela ne dérange pas trop. Il a été audacieux notre ami Pierre, souvenez vous, au début de l’Evangile Jésus l’appel et hop il le suit sans trop reflechir. Dimanche dernier dans l’Evangile il confesse « tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Bref il est au top ! Il n’avait franchement prévue cela au départ lui qui menait une vie tranquille dans son petit appartement de Melun ou du Mée… Il pourrait prononcer les paroles de Jérémie entendu en première lecture : « Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi. ». Et pourtant notre ami Pierre n’est pas encore tout à fait entrer dans le projet de Dieu. Et on le comprend ! Imaginez le maitre que vous avez suivi, le héros qui va sauver le monde, le messie d’Israël vous annonce que ce sera bientôt fini et qu’il va souffrir et mourir… on a vu mieux comme perspective. Vous savez ces le moments de l’histoire où les suiveurs se disent que ca sent le roussi et qu’il faudrait mieux aller s’embaucher chez un autre.
Et pourtant Jésus ne veut pas en rester là, « mes pensée ne sont pas vos pensée déclare le Seigneur » lit-on dans l’ancien Testament . Il sait que la plan du Père est elevé bien au dessus des pensées et des manières de faire des hommes. Qui aurait pu inventer un Dieu qui choisi de se faire homme dans une crèche et de souffrir la passion sur une croix ?
Si Pierre qui a suivi Jésus dès le début a eu du mal à suivre le Christ vraiment, il ne faut pas s’étonner que cela nous demande à nous aussi un effort. En fait être chrétien c’est sans arrêt se laisser deranger par le Christ. Qu’est-ce que Jésus me demande aujourd’hui ? Comment puis avancer dans ma vie avec Lui ? Et demander la grâce de ne pas en avoir peur. Moi qui suis prêtre aujourd’hui, et qui vous parle pour la première fois dans cette église aujourd’hui, je me suis laissé dérangé par mon évêque qui m’envoi servir en dehors de mon diocèse, pour contribuer à l’annonce de l’Evangile … et j’en suis très heureux !
Etre disciple c’est porter sa croix avec le Christ
En fait ce qui derange notre ami Pierre c’est la croix. Et il faut l’avouer… au fond c’est aussi un peu ce qui nous dérange aussi. Si suivre le Christ était simplement une carte open restaurant pour tester les meilleures tables de la région, ou un pass illimité à Disneyland ce serait tellement plus facile que d’entendre : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. ». Etre disciple du Christ c’est en fait porter sa croix. A une certaine époque on a voulu faire presque disparaître de nos églises la croix du Christ. On se disait qu’il ne fallait pas mettre Jésus en Croix devant le gens car Jésus était tout amour. Et nous avons parfois la tentation de croix que la vie chrétienne sans la croix serait tellement plus sympa. En réalité c’est le tentation de Pierre : vouloir que Jésus soit le sauveur mais sans passer par le lieu qui nous sauve la croix. On voudrait une vie chrétienne sans souffrance ; Et pourtant Jésus a choisis de nous sauver de l’intérieur, il a voulu prendre sur lui nos souffrance pour les transformer de l’intérieur. Etre chrétien ce n’est donc pas rechercher un monde de plaisir ou de quiétude. La vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille et la croiix fait parti de la vie chrétienne car Jésus est monté sur al croix pour nous sauver. Non pas qu’il faudrait la rechercher de manière un peu sadique mais plutôt que le Seigneur nous dit : « moi Jésus je suis passé par la croix, pour t’aider toi à porter ta croix ». Les souffrances de ta vie de famille… je les vis avec toi. Tes difficultés de travail… je les vis avec toi. La souffrance de ton corps ou de ton âge je les vis avec toi. Ne sois pas seul décharge toi sur moi.
Ainsi une première grâce que l’on pourrait demander c’est d’arrêter de se plaindre. Il paraît que c’est très français (c’est ce que l’on me disait quand j’étais en Belgique)… Porter sa croix ca veut dire aussi en parler davantage à Jésus qu’à nos proches. Non pas qu’il ne faille pas compatir aux souffrances des uns des autres… mais que c’est une belle grâce que d’arrêter de raler.
Etre disciple c’est offrir son corps en hostie sainte
Et Saint Paul nous offre, dans la seconde lecture la clef. C’est la clef pour notre Hobbit Frodon aussi : « Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –,en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. ». Ce que Frodon fait dans son cœur c’est de s’offrir, c’est de dire : je suis prêt à mourir pour que les autres soient dévivré de cet anneau maléfique. Le mot sacrifice n’est pas très vendeur… et pourtant offrir sa vie c’est toute la vocation du chrétien : nous le disons même à chaque messe : « que l’Esprit Saint face de nous une éternelle offrande à toi gloire ». Pourquoi ? parce que Jésus l’a fait avant nous.
Mais concretement ca veut dire quoi offrir sa vie ?
Offrir sa vie c’est d’abord s’oublier soi même : penser aux autres avant moi. Et il est beaucoup de situation du quotidien où c’est possible : me servir le premier de gateau ou proposer aux autres avant moi ? proposer d’abord à mon conjoint quel programme à la TV il veut regarder.
Offrir sa vie c’est se mettre au service des autres : en ce debut d’année je peux me demander : à qui je rends service au quotidien ? Est-ce que le curé de la paroisse n’a pas besoin d’aide ? Quand telle personne me demande de l’aide, n’est-ce pas un appel de l’esprit saint à offrir ma vie à le suite du Christ ?
Offrir sa vie c’est un signe d’amour véritable : comme Jésus je renonce à quelque chose qui me fait plaisir, je porte ma croix, mais pour aimer de manière véritable.
Offrir sa vie c’est prendre du temps dans ma semaine pour prier et offrir du temps au Seigneur. Pourquoi ne pas prendre 5 min quand je passe devant l’Eglise pendant la semaine. Simplement entrer dire au Seigneur combien on l’aime, lui présenter une situation…
Offrir sa vie au quotidien c’est en fait se préparer ou renouveller le don de son mariage ou de son ordination : « je me donne à toi pour t’aimer fidèlement tout au long de notre vie ».
Alors en ce jour ne suivons pas l’exemple de Pierre ou du Hobbit Sam, mais écoutons dans notre cœur la voix du Christ qui nous appelle à le suivre sur ses chemins.
Accueillons les croix que la vie nous présente comme des occasions de nous unir à Jésus qui a donné sa vie pour nous en faisant l’effort de moins nous plaindre.
Soyons enfin créatif dans l’amour pour « offrir notre vie » à Dieu par le service de nos frères aussi bien au quotidien que par un engagement de toute l’année.