Le saut de la foi ?
Il me semble interessant en ce dimanche de comparer l’Evangile d’aujoud’hui à une scène d’un film bien connu d’Indiana Jones. En effet dans, « la dernière croisade », Indiana Jones alors coincé dans temple perdu à la recherche du Saint Graal se retrouve face à un fossé immense qui parrait infranchissable. Pourtant, son « plan » lui indique bien qu’il faut passer par là… que faire alors… il décide de poser le pied dans le vide convaincu qu’il fallait faire confiance au plan dessiné ;.. il pose alors le pied dans le vide… au risque de tomber dans un grand précipice… mais quelque centimètre plus bas il trouve un petit rebord bien camouflé dans la montagne et découvre qu’il y a un pont pour franchir l’infranchissable…
Le Seigneur nous laisse à notre propre conseil
C’est un peu ce qui arrive à notre ami Pierre aujourd’hui. Souvenons-nous Jésus vient de multiplier les pains ou plutôt il vient de demander à ses disciples de nourrir 5000 hommes sans compter les femmes et les enfants. C’était le coup marketing du siècle, l’opération de com la mieux réussi qui soit. Les disciples aux ne se sentent plus… imaginez un peu… devant chez vous , à Livron ou ailleurs, un homme vous permet de distribuer des vivres à des gens affamés, sans que jamais vos reserves ne s’épuise… il y a de quoi se sentir fort et puissant. Et Jésus ne veut pas laisser les disciples sur cette apparente victoire, non qu’elle ne soit pas significative, mais qu’il veut les pousser à aller plus loin.
Ainsi donc le Seigneur et le Maitre laisse-t-il les apôtres seuls dans le barque repartir vers l’autre rive, pendant que lui irait prier de son coté. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les obstacles de tarde pas à se faire sentir. « Le vent est contraire et la barque battue par les vagues ». On comprend bien qu’ils soient angoissés nos disciples. D’autant que dans l’imaginaire collectif de l’époque la mer c’est le lieu de la mort… il n’est pas question de traverser la méditéranée en Costa croissière bien tranquillement, chaque traversé est une mise en danger de sa propre vie. Autrement dit les disciples sont confrontés au risque de leur propre mort. On imagine facile une petite barque, bien frele battut par les vagues, il fait nuit et sombre. Le Maitre semble les avoir abandonné à leur sort. Et dans notre vie il est de situation où nous sommes dans les tempètes, loin de grâce d’un pèlerinage, des JMJ ou des joies de la prière, les perspectives sont sombres : le chômage, une rupture amoureuse, un échec aux examens, décès brutal dans ma famille… et l’on se demande où est passé le Maitre ? pourquoi après tant de joie spirituelle d’un coup une nuit si profonde, qu’aucune perspective de vie ne peut en ressortir ?
Il me semble que la première lecture peut nous éclairer. Elie, le prophète choisis par Dieu, voit sa vie menacé, il fuit devant Jézabel qui veut se vanger de ce qu’a fait Elie aux prophètes de Baal juste avant… Il en vient même à désirer mourir et juste avant le passage que nous venons d’entendre il demande à Dieu de mourir n’en pouvant plus : « Maintenant, Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. »… autrement dit lui aussi est au fond du gouffre. Et Dieu pousse un peu le bouchon en le laissant attendre… Pourtant il va venir le visiter d’une manière à laquelle Elie s’attend pas. Comme pour rappeler à Elie que les chemins de Dieu ne sont pas nos chemins.
Il me semble, donc, que comme Indiana devant le vide, il arrive que Dieu nous laisse à notre propre conseil. C’est à dire qu’il nous fais confiance pour porter le poids d’une situation difficile. C’est un peu comme quand un enfant apprend à nager dans la piscine, son papa ou sa maman le soutien d’une main tout en le laissant nager par ses propres forces.
La foi est un saut dans l’inconnu
Devant toutes ces épreuves de la vie nous sommes parfois tenté de dire « à quoi bon ». De croire que nous avons perdu la foi. L’on peut se dire : « Les gens qui ne croient pas en Dieu sont bien plus heureux que moi. » ou encore « franchement la resurection c’est irrationel, ce n’est pas prouvé scientifiquement, alors ce n’est pas vrai » « ou encore la question du mal : si Dieu existait il n’y aurait pas de mal. » ou enfin « mon père, vous comprenez moi j’ai perdu la foi » la question qui demeure c’est est-ce que l’on peut perdre la foi comme on perd ses clefs de voiture ? Mais regardons notre ami Pierre. D’abord effrayé par l’arrivée du maitre, il fait une proposition audacieuse. Il n’est pas d’abord dans un grand raisonnement d’opposition comme nous venons de le voir. Pierre est Confiant jusqu’à l’audace il s’élance sur la mer, attiré par Jésus. Il vient pourtant de supporter l’épreuve car l’Evangile nous dit que la scène se déroule « vers la fin de la nuit » Mais la parole du Maitre est plus forte que la crainte ou le doute. En marchant sur les eaux Pierre découvre la force de la foi : ce n’est pas en vertu de ses propres force mes en vertu de sa confiance en Dieu que Pierre peut avancer sur la mer.
Ainsi donc la foi est être différente de la crainte : « sois sans crainte petit troupeau car le Père a trouvé bon de vous préparer le Royaume »… la foi est une confiante faite au Seigneur qui tient toute chose.
La foi est fixée sur Jésus Christ : dès lors que Pierre baisse les yeux pour regarder la mer sous ses pieds il panique, car seul il est incapable… avoir la foi ce n’est pas d’abord regarder le petit nombril de ses problèmes mais c’est d’abord garder les yeux fixé sur Jésus Christ.
La foi est une réponse à l’appel du Seigneur : Pierre avance car le Seigneur lui dit « viens. » A chacun d’entre nous que nous ayons 10, 17, 45 ou 70 ans le Seigneur nous dit « viens », « viens et suis moi »
Quand nous lisons cet Evangile nous nous rendons bien compte que la foi a quelque chose du saut dans l’inconnu de Indiana Jones. Un chèque en blanc que nous donnons à Dieu par amour. Les raison de ne pas croire sont peut être multiples dans notre société et pourtant… il y a ce petit quelque chose de l’appel de Jésus au fond de notre cœur qui nous dit : « viens marche sur la mer avec moi », « franchi le pas » , n’est pas peur, je suis le Dieu tout tenant ! Je tiens ta vie dans le creux de ma main même au cœur de la tempête. Ce premier mouvement de la foi au fond de mon cœur est un don de Dieu : une grâce faite au jour de mon baptême et qu’aucun n’événement de ma vie, aucun doute ne peut balayer car Dieu ne reprend pasl
La foi se nourrit
Alors pour éviter de s’enfoncer dans la mer comme Saint Pierre, notre foi a besoin de grandir. Alors voici quelques pistes concrètes :
- Nourissez votre foi en puisant à la source de la Parole de Dieu : c’est là que Dieu me parle et c’est là que je peux entendre ce « viens marche sur la mer avec moi »
- Nourrissez la, en priant, nous pas d’abord pour demander des choses mais d’abord pour l’aimer : la prière c’est comme un moment d’intimité pour deux amoureux : il ne s’agit pas de beaucoup parler mais de beaucoup aimer
- Nourrissez la en vous ancrant dans l’Eglise : c’est sur la foi de Saint Pierre que l’Eglise s’est construite, c’est elle qui nous nourrit, c’est elle qui nous donne de grandir dans la foi et il serait illusoir de vouloir s’en affranchir !
Alors chers frères et sœurs, avec Indiana Jones et Saint Pierre, n’ayons pas peur de répondre à cet appel de Jésus à entrer dans une foi plus profonde. N’ayons pas peur de garder pendant cette semaine les yeux fixés sur Jésus, même au cœur de la tempête car il nous appelle à avancer au Large. N’ayons pas peur de faire confiance au Seigneur qui nous aime il a donné sa vie pour nous et il nous aime d’un amour absolu. Seigneur Jésus, je veux te faire confiance, je veux sauter avec toi dans la foi ! Augmente en moi la foi !