Des amoureux de Dieu [St Pierre St Paul]
De prime abord on peut se dire que c’est un peu étonnant d’associer dans une même fête Saint Pierre et Saint Paul car ils sont bien différents nos amis.
Ils sont bien différent nos amis.
Pierre, d’abord c’est le premier de la classe… Jésus lui jette un regard, et lui dit « viens et suis moi » et hop il est en route et appelle ses copains. Pendant des années il suit Jésus, à chaque moment clef il est là, il héberge le maitre, l’écoute. Il en est presque un peu agacant d’avoir toujours la bonne réponse heureusement que parfois Jésus l’envoie balader.
Paul c’est le dernier de la classe d’une certaine manière… il ne connaît pas Jésus de son vivant, il persécute les chrétiens et se complait du meurtre de Saint Etienne. Il lui faut devenir aveugle et recevoir la lumière du Christ en pleine face pour changer de chemin et se tourner vers le Christ.
Pierre, est spontané et généreux, c’est l’enthousiaste de toujours, un peu foufou parfois, mais au grand cœur : « Seigneur à qui irions-nous tu as la parole de la vie éternelle », « pas seulement les pieds, mais aussi la tête et les jambes », « dressons trois tente une pour toi, une pour Elie et une pour Moise » « je te suivrai partout où tu iras » « si c’est bien toi ordonne moi de venir te rejoindre sur la mer »…
Paul, c’est celui qui a bien conscience de sa faiblesse, il qualifie lui-même « d’avorton ». Il ne peut se glorifier que de sa faiblesse, et sa seule force c’est le Seigneur : « Tout le monde m’a abandonné ; le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que je puisse jusqu’au bout annoncer l’Évangile »
Pierre c’est le marin pécheur pragmatique, Paul c’est le théologien spéculatif. Pierre avoue même dans une de ses lettre ne pas comprendre grand-chose aux discours de Paul. Je trouve cela assez consolant quand il nous arrive de passer un peu à coté de la seconde lecture….
Pierre c’est celui qui reste à la maison, en Judée et en Galilée. Paul c’est celui qui parcours le monde grec, le monde paien de l’époque, pour annoncer à tous un sauveur et une espérance.
Mais qu’ont-t-ils en commun ?
Avec un peu d’humour je dirais qu’ils ont l’un et l’autre mauvais caractère ! Figurez vous qu’ils se disputent même. Les Actes des Apôtres lorsqu’ils nous racontent le concile de Jérusalem nous montre clairement leur différent. Ils ne sont pas d’accord, et chacun veut tenir sa position fermement « Quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertrement car il avait tord » et paff… C’est assez consolant pour nous… car Dieu peut faire des saints malgré notre mauvais caractère… et peut-être qu’on est pas toujours obligé d’être d’accord pour être saint ! Bon ce n’est pas un prétexte non plus pour se battre à la maison sur le menu du soir ou le rangement de la chambre…
Plus sérieusement je crois que nos deux apôtres ont en commun d’être de véritable amoureux de Dieu. Je ne sais pas si vous avez remarquez tout ce qu’on peut faire lorsqu’on est amoureux. Emmenez un groupe de garçons à San Peyre pour sauter des Rochers. Ils sont un peu flippés tout de même… c’est haut. Surtout le saut de 18 m. Amenez un groupe de jeune fille, avec par exemple la jeune fille dont un des garçons est amoureux. Et vous verrez immédiatement que ce garçon vaincra sa peur pour sauter et épater la demoiselle. Nos chers Apôtres eux, de la même manière, chacun leur tour ils ont été saisi par le Christ. Saint Paul aux Philipiens: « j’ai été saisi par le Christ ». Saint Pierre, dans l’Evangile d’Aujourd’hui : « à qui irions nous ? tu as les paroles de la vie éternelle ! ». Ils sont attaché profondément à lui… et ce ne sont pas que des mots comme le prouve la couleur rouge de ces ornements : ils ont donnés leur vie par amour du Seigneur. Serions nous prêt nous aussi à faire le grand saut pour le Seigneur ? Sommes nous autant disposé à nous dépasser pour le Seigneur que nous le ferions pour conquérir l’âme sœur ?
Quand il s’agit de Dieu, cet attachement a un autre nom, c’est la foi. La liturgie de cette messe loue Pierre et Paul pour leur foi. Dans la préface que je chanterai tout à l’heure il nous est dit « Pierre, qui fut le premier à confesser la foi et Paul qui l’a mise en lumière ». Autrement dit ils illustrent deux aspects différents de notre propre foi. De Pierre nous pouvons retenir l’attachement fidèle au Christ, l’enthousiasme de le vie chrétienne, la suite confiante de Jésus. Etre chrétien, c’est comme Pierre répondre à l’appelle du Seigneur qui nous dit « viens et suis moi » et bâtir toute sa vie en fonction de ce que le Christ nous dira. C’est faire confiance à Jésus profondément. A Pierre, comme à nous, cela demande un sacrifice pour parfois « aller là ou nous ne voudrions pas aller ». De Paul, nous pouvons retenir la détermination à rester fidèle et l’intelligence de la foi. Paul a vivement conscience qu’il est un pécheur pardonné. Il ne cesse de le dire dans ses lettres. Il veut donc tout faire pour rester fidèle à Jésus. Il est aussi celui qui creusa le plus le mystère du Christ pour l’expliquer, pour le mettre en lumière. Paul, le théologien nous interroge en ce jour : que connais tu de ta foi ? es tu capable de rendre compte de l’espérance qui est en toi ? Arrives tu à répondre aux questions que te pose tes collègues de travail ? tes amis du lycée ? Comment vas tu te former cet été ?
Cette foi ardente nos deux apôtres l’ont prouvé dans le martyr qu’ils ont subi à Rome pour féconder le monde entier de leur sang et faire jaillir sur le peuple chrétien des pluies de grâces.
Enfin, ils ont en commun d’être tombé, d’avoir pris un mauvais chemin avant de revenir vers le Seigneur. Pierre a renié trois fois au point que le coq chanta. Paul a persécuté les chrétiens. Et c’est pourtant sur eux que le Seigneur a voulu bâtir son église et par eux qu’il a voulu répandre l’Evangile.
Pour nous aujourd’hui,
Alors, n’ayons pas peur d’être des saints. Ni Pierre ni Paul n’était sans défaut. Ils ont trahi le Christ… mais ils se sont relevés. L’un et l’autre avait un foutu caractère mais ils ont su le mettre au service du Seigneur. Le Seigneur n’a pas bâti son église sur des parfaits, il a bâti sur des disciples avec tout ce qu’ils sont, leur grâce et leur faiblesse.
Je vous propose qu’en ce jour de fête nous pussions demander 3 grâces au Seigneur à leur intercession :
- La première qu’à l’exemple de Pierre et de Paul nous ayons une foi et une confiance forte en Jésus notre Sauveur, que nous soyons des amoureux de Dieu !
- La seconde, le Seigneur fasse disparaître de nos cœurs toute peur de le suivre, qu’il nous donne de désirer être des saints ici et maintenant !
- La troisième, enfin : que l’Esprit Saint nous donne d’être des témoins, des Pierre et Paul de notre temps qui annoncent l’Evangile à temps et à contre temps.
Soyons amoureux de Dieu, ayons le désir d’être saint ici et maintenant, annoçons l’Evangile chaque jour et nous trouverons la joie ! Amen !