Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle
Les lectures de ce jours, frères et sœurs bien aimés ressemble un peu à un feuilleton américain : de l’amour, des morts, des histoires de famille, des femmes, un méchant très méchant (Antiocos), des hommes très courageux… D’ailleurs, on peut se demander si Jésus n’est pas un peu Jésuite car dans l’Evangile il parvient subtilement à ne jamais répondre à la question posée : « A la résurrection duquel des 7 maris cette femme sera-t-elle l’épouse » ?
Dans ces dernières semaines de l’année liturgique, le Seigneur tourne nos yeux vers le ciel. Mardi dernier nous avons fêter la fête de la Toussaint, qui peut apparaître à première vue comme un peu bucolique : les saints du ciel qui intercèdent pour nous dans toute leur diversité et dans leur gloire. Super la Toussaint : mais moi dans tout cela ? C’est justement l’objet de la liturgie de ce dimanche. Qu’en sera-t-il pour nous au terme ? ou autrement dit que signifie pour nous de professer chaque dimanche à la messe (d’une manière souvent un peu rapide car c’est la dernière phrase du credo ) : je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.
Qu’est-ce que la résurrection ?
Face à ce qui se passe après la mort, il y a 3 types de réponses : les agnostiques ou les athées répondent : rien. Les sagesses orientales prônent la réincarnation. Les chrétiens affirment que nous sommes appelés à ressusciter. Et cette notion de résurrection il faut bien l’avouer n’est pas très simple à appréhender.
Pour nous aider à le faire, je vais vous raconter l’histoire de Roger Warren, un tisserand anglai comdamné au 16ème siècle à être pendu parce qu’il avait aidé des prêtres catholiques. Le jour J, on lui mit la corde au cou, mais lorqu’on éloigna l’échelle, la corde cassa et Warren tomba à terre. Il repris connaissance après quelqueus instants. Il se mit à genoux et pria en silence. Il regardait le ciel et son visage rayonnait de joie. Le capitaine lui proposa à nouveau la liberté à condition qu’il abjure sa foi mais Warren se leva et dit : « je suis la même qu’avant je suis toujours prêt à mourir pour Jésus Christ, Faites moi ce que vous voudrez ». Et il se dépécha de remonter à l’échelle. « Mais pour qui se prend il celui la ? s’écria le capitaine. Pourquoi est il si pressé ? » Warren dit : « Si vous aviez vu ce que je viens de voir, vous auriez vous aussi hâte de mourir ». Le bourreau lui attachât une corde plus solide et retira l’échelle. Ainsi mourut le martyr Roger Warren.
La résurrection qu’a aperçu Roger Warren est un moment de bonheur intense. Vous savez parfois dans notre vie nous vivons un moment de grande joie qui reste graver dans notre mémoire : la première fois que nous avons rencontré l’élu de notre cœur, la découverte de tel paysage spendide, voir même une retraite ou un moment de prière et on se dit : j’aimerai que cela dure toujours. Toutes ces choses de la terre, ne sont que de la nioniote en comparaison de la vie éternelle. Cette vie est un instant de pure bonheur où tout de notre cœur de notre être est comblé par le Seigneur. Le temps de la résurrection ne sera plus notre temps, il ne sera plus un temps du tout mais un instant unique, où comme disait St Jean le jour de la Toussaint : « nous deviendrons semblable à lui car nous le verrons tel qu’il est ». Autrement dit : nous serons tout entier en Dieu et Dieu en nous dans une immense acte d’amour.
Et comme Dieu est grand, comme il veut que nous soyons face à lui dans la gloire il veut que nous y soyons tout entier : corps et âme. Pas simplement comme une âme qui flotte dans le ciel sur un petit nuage mais tout entier dans la vision de Dieu.
Et pourquoi fonder une telle espérance ? Parce que le Christ est ressuscité d’entre les morts. Si nous croyons vraiment au Christ, ni nous prenons au sérieux le fait que lui est mort et ressuscité, comme nous le proclamons à chaque messe après la consécration, alors il nous faut aussi prendre acte que le Christ n’était le premier de la longue cordée. Que nous aussi nous sommes appelé à entrer dans la gloire corps et âme : tout entier.
Résurrection, mariage et célibat
Bon c’est bien gentil cet histoire de résurection mais Jésus serait il entrain de nous annoncer un mariage sous forme d’un CDD : contrat à durée déterminé ? voir pire de dénigrer totalement le mariage ? « Ceux qui ont été jugé digne d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari » Faudrait il comprendre que les époux sont condamnés à l’enfer éternel ? Ce n’est pas l’intention du Dieu qui créa l’homme et la femme à son image !
Ce que Jésus veut signifier là, c’est en réalité la vocation au célibat consacré. Le prêtre, le diacre célibatair, le religieux ou la religieuse, interpelle par leur célibat. Moi qui suis en service diaconal auprès des jeunes des cités et de nombreuses personne musulmanes je découvre chaque jour combien le célibat pour le Royaume dans lequel je me suis engagé le 17 septembre dernier est un signe d’une réalité plus grande. Ceux qui choississent par appel de Dieu de tout lui donner, en se consacrant volontairement pour le Royaume des cieux témoignent déjà qu’au terme à la resurection notre vocation d’homme sera d’aimer Dieu de toute notre personne. Autrement dit qu’ils anticipent déjà la vie avec Dieu. Un jour, ce sera au terme, nous ne vivrons plus pour Jules ou pour Julie (pardon pour les Jules et les Julies) mais Dieu sera notre seul phare. C’est je crois la grosse difficulté de l’Evangile d’aujourd’hui. Le Seigneur nous promet que dans le ciel, notre vie affective, amoureuse, familiale, notre histoire sera toute entière comme inséré en Dieu.
Au Ciel notre seul polarité sera la lumière de Dieu, parce que dans la relation d’Amour avec lui seront contenu toute nos relations. Parce que cette relation là épanouira tout ce que nous somme. St Augustin le dit en ces termes que nous chantons volontiers : « tu nous as fait pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ». Oui notre vocation ultime est d’aimer Dieu de tout notre cœur et d’être aimé de lui pour l’éternité. Toutes les relations de la terre sont comme un entrainement, un prélude à cet amour éternel et décisif dans l’éternité.
La ressurection est déjà commencé : nos actes ont un poids d’éternité
Croire en la résurrection, ce n’est pas seulement parler de l’au-delà, c’est aussi donné du sens à la vie terrestre, car c’est dire l’importance, la valeur de chaque personne humaine en comparaison avec la réincarnation. Chaque personne pourra participer à l’amour éternel de Dieu, et ainsi réaliser sa capacité d’aimer et d’être aimé, avec tout son être, corps, âme et esprit.
Cette perspective de salut et de grâce n’est pas réservé frères et sœurs à des temps que nous espérons bien lointain. Si chaque année à la fin de l’année liturgique nous tournons notre regard vers les fins dernières c’est pour nous rappeler que le royaume des cieux est déjà commencé dès ici bas, que la vie éternelle est déjà commencé. D’au moins deux manières :
D’abord parce que chacun de mes actes a un poids d’éternité. Dans la première lecture La vie des martyrs d’Israël tient à un petit fil : un petit renoncement. Derrière la question du porc à manger ou non il y a surtout la question de savoir qui est premier dans ma vie. Dans chacun de nos actes de quotidien cette fidélité nous est posé : mentir en entrprise pour avoir un meilleur poste ou être gardien de la vérité ? nous lever pour la messe du dimanche ou rester au lit après un diner arosé ? prendre un moment de prière ou regarder la télévision ? Tous ces petits actes d’amour, tous ces petits renoncements, sont autant de petites marches qui m’ouvrent petit à petit les portes du Royaume de Dieu. Ne croyons pas que les martyrs d’Israël dont nous parlais la première lecture ont donné leur vie pour Dieu sur un coup de tête d’un coup. Non, cet acte d’amour ultime a été préparé longuemnt, par un vie de sainteté et d’amour de Dieu. Chacun de nos gestes d’amour ou de refus d’aimer prépare notre éternité.
- Ensuite parce que la vie éternelle se vit dès maintenant dans les sacrements de l’Eglise. Dans quelques instant nous pourrons communier à la vie divine dans l’hostie consacré. Quand le prêtre ou le diacre vous dit le « Corps du Christ » , n’oubliez jamais que vous communiez à la vie divine de Jésus ressuscité. Que la vie éternelle entre dans votre vie. Nous pouvons compter sur le Seigneur comme l dit Saint Paul dans la 2nd lecture : « Le Seigneur lui est fidèle, il vous affermira et vous protègera du mal » .